FranceLe début de la vaccination ne fait pas taire les doutes ni les inquiétudes

France / Le début de la vaccination ne fait pas taire les doutes ni les inquiétudes
Une pensionnaire de l’Ehpad „Magnolias“ à Loos est une des premières à se faire vacciner contre le coronavirus Photo: AFP/François Lopresti

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C’est une pensionnaire d’un Ehpad (Etablissement hôtelier pour personnes âgées dépendantes), prénommée Mauricette et âgée de 78 ans, qui a été dimanche la première Française à se faire vacciner contre le coronavirus. Si la télévision a largement retransmis, après bien d’autres en Europe, cet événement modeste mais fortement symbolique, le démarrage de la vaccination n’a pas mis un terme pour autant, dans l’Hexagone, aux polémiques et aux inquiétudes.

Des polémiques, d’abord: pour l’instant, le ralliement populaire au principe de la vaccination anti-Covid reste clairement minoritaire, puisque quelque 40% seulement des Français indiquent qu’ils sont prêts à s’y soumettre lorsque leur tour viendra. Outre ceux qui sont, de toute façon, opposés à toute vaccination – il en reste, contre toute évidence historique, un nombre étonnant en France – certains redoutent en effet de servir, en quelque sorte, de cobayes pour des produits encore mal connus face à une pandémie qui l’est tout autant.

Que l’Agence européenne des médicaments (EMA) et la Haute Autorité française de santé aient donné leur feu vert la semaine dernière à la commercialisation du vaccin développé par les laboratoires Pfizer et BioN’Tech n’a pas, pour l’instant, suffi à vaincre cette réticence, de même que l’affirmation du président Macron assurant que „tout se fera dans la transparence et rien ne sera obligatoire“.

Mais polémique, aussi, sur le fait que contrairement à ce que l’on a pu observer, par exemple, en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, le gouvernement a choisi de lancer cette campagne de vaccination sans précipitation, en multipliant les précautions et en commençant par les „seniors“ et autres personnes à risque; outre, pour d’évidentes raison pratiques, par le personnel de santé.

Les chiffres restent préoccupants

D’aucuns relèvent par ailleurs que les membres de l’exécutif français se gardent bien, eux, de se faire vacciner tout de suite; contrairement, par exemple, à Boris Johnson ou Joe Biden. Que n’eût-on pas dit dans la France profonde, il est vrai, si au contraire le président et ses ministres s’étaient précipités pour brûler la politesse aux plus vulnérables? L’Elysée et le gouvernement n’avaient le choix, en l’occurrence, qu’entre deux inconvénients.

Reste que, plus sérieusement, bien des craintes techniques demeurent. Non pas sur l’efficacité du vaccin et du soulagement qu’il devrait apporter aux hôpitaux comme à l’ensemble des Français dans les mois qui viennent, sauf déconvenue sanitaire internationale majeure. Mais plutôt sur le fait que dans l’immédiat et sans doute pour de longues semaines encore, les chiffres de l’épidémie ne sont pas bons, malgré un (lent) tassement du nombre quotidien des morts.

Sur les derniers jours, on comptabilise ainsi, en moyenne, plus de 12.000 nouveaux cas quotidiens de contamination en France, loin de l’objectif des 5.000 fixé par le chef de l’Etat. L’Est du pays est particulièrement touché, à commencer par les régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté et le département des Alpes-Maritimes.

Vers un nouveau confinement?

Et le vrai bilan des fêtes de fin d’année, lorsqu’il sera connu, pourrait bien se révéler bien plus préoccupant encore, même si des consignes avaient été données pour le réveillon de Noël avec, en particulier, pas plus de six adultes autour de la table familiale, et bien plus strictes encore pour celui du 31 décembre, avec un maintien du couvre-feu.

La question étant de savoir comment ces incitations à la prudence individuelle et surtout collective seront entendues le soir de la Saint-Sylvestre, traditionnellement voué à des fêtes moins familiales, plus jeunes et plus propices à certains débordements.

Le gouvernement redoute donc, malgré le lancement d’une campagne de vaccination dont les effets ne se feront pas sentir, statistiquement, avant plusieurs mois, l’arrivée d’une troisième vague de contaminations. Laquelle pourrait obliger à édicter un nouveau reconfinement, avec deux risques. L’un, politique, serait que l’opinion, qui a facilement accepté le premier et s’est pliée vaille que vaille au deuxième, n’en respecte massivement pas une troisième édition. L’autre concerne la reprise économique, déjà aléatoire au sortir de cette sombre année 2020 et à laquelle l’obligation de rester de nouveau des mois chez soi pourrait porter le coup de grâce.

JJ
30. Dezember 2020 - 23.55

Ceux qui peuvent encore respirer à fond ont bien polémiquer.C'est seulement plus tard,quand c'est trop tard,qu'on s'applique à se taire. Qui a critiqué la vaccination contre la polio ou autres maladies néfastes,ou autrement dit,qui oserait les critiquer encore ce jour?