Extrême droite française / Le congrès du RN face à ses doutes sur l’avenir ... et sur Marine Le Pen
Le 17e congrès du Rassemblement national s’ouvre pour deux jours ce samedi à Perpignan, ville dirigée par le RN, dans les Pyrénées-Orientales. Survenant une semaine à peine après le second tour des élections régionales et départementales, notamment marquées par un fort recul de l’extrême droite, cette réunion prend une importance inusitée.
Certains anniversaires sont cruels. Il y a exactement un an aujourd’hui, Louis Aliot, ex-compagnon de Marine Le Pen, était élu maire RN de Perpignan, ville où il accueille ce 3 juillet un parti fortement ébranlé par ses vives déceptions aux derniers scrutins locaux. Et secoué, aussi, par les interrogations que cette défaite a fait naître, parmi ses cadres et militants, quant à la stratégie et même la personnalité de sa dirigeante et candidate à l’élection présidentielle de 2022.
Louis Alliot s’en est d’ailleurs expliqué hier matin sur les ondes de Sud Radio. Tout en entretenant l’analyse lepéniste officielle selon laquelle le RN a surtout été victime de l’abstention – qui a pourtant frappé tous les partis – il a en effet déclaré: „Il nous faut nous interroger pour savoir pourquoi nos électeurs ne se sont pas déplacés. Il y a sûrement un contexte général qui l’explique, mais nous avons quand même notre part de responsabilité. Nous n’avons pas été capables de les intéresser à l’enjeu de ces élections.“
Certains, au sein du RN, vont d’ores et déjà plus loin dans la remise en question des choix faits, et en particulier de l’appel, pour trouver des candidats, à des personnalités proches du mouvement, mais qui n’en faisaient pas formellement partie, ou depuis peu. L’exemple le plus flagrant étant celui de Thierry Mariani, ancien ministre de Sarkozy, venu de la droite la plus classique et sympathisant, mais non pas adhérent, de la formation lepéniste. Il était censé, dans la région PACA, ne faire qu’une bouchée du président LR sortant, Renaud Muselier: c’est l’inverse qui s’est produit.
Trop ou pas assez „dédiabolisée“?
Mais c’est aussi, voire surtout Marine Le Pen elle-même qui est désormais, à mots à peine couverts parfois, l’objet des critiques ou des doutes de certains, sur le thème: „Elle a certes beaucoup travaillé pour le parti, mais son heure est passée, ce n’est plus la candidate idéale pour l’en prochain.“ Critiques qui, si leur cible est unique, s’opposent les unes aux autres.
D’aucuns lui reprochent d’avoir poussé si loin son opération „dédiabolisation“ que le RN est devenu un parti „comme les autres“, banalisation qui expliquerait d’ailleurs que ses électeurs se soient, eux aussi, abstenus … comme les autres. Mais le reproche quasi-inverse s’exprime aussi: s’appeler Le Pen a longtemps été un avantage dans la famille d’extrême droite, c’est aujourd’hui un inconvénient. Car l’héritage paternel, malgré les évidentes frictions entre Marine Le Pen et son père, renverrait aujourd’hui à des temps révolus, et à un positionnement extrémiste.
En outre, une „jeune garde“ montante, qui se verrait sans doute bien en relève possible, a commencé à exister dans cette mouvance longtemps écrasée par la personnalité de Jean-Marie Le Pen, puis dans une moindre mesure de sa fille. Il est vrai que ses principales figures n’ont pas été moins sévèrement battues que les autres aux dernières élections régionales: ni Sébastien Chenu dans les Hauts-de-France, ni Laurent Jacobelli dans le Grand-Est, ni Jordan Bardella en Île-de-France ne sont parvenus à inquiéter sérieusement les présidents de droite sortants.
Le problème Zemmour
Quant au journaliste et polémiste Eric Zemmour, proche de l’extrême droite, les rumeurs sur son éventuelle candidature présidentielle sont elles aussi de nature à inquiéter la présidente du RN. Même s’il n’est crédité que de 5% d’intentions de vote dans les sondages, au cas où il concourrait finalement pour l’Elysée, ces quelques points pourraient faire cruellement défaut à Marine Le Pen. Et des affiches proclamant „Zemmour président“ ont déjà été placardées par ses partisans dans plusieurs dizaines de départements …
Dès ce matin devrait en tout cas être adoptée une modification des statuts qui lui permettra de se dégager de sa qualité de présidente du RN pour la durée de sa campagne présidentielle; et accessoirement à un de ses proches de la remplacer, en principe temporairement. Chacun dans son registre, et tout en assurant selon la coutume qu’ils s’entendent parfaitement, Jordan Bardella et luis Alliot poseront sans doute leur candidature. A toutes fins utiles …
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