FranceLa tribune des 25 généraux séduit l’opinion – et un sondé sur deux approuverait une intervention militaire

France / La tribune des 25 généraux séduit l’opinion – et un sondé sur deux approuverait une intervention militaire
Un policier français montre une carte indiquant les zones de trafic de drogue dans la ville de Bordeaux et ses environs – 25 généraux en retraite ont dénoncé le „délitement“ de la société française Photo: AFP/Philippe Lopez

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La tribune récemment publiée par quelque 25 généraux en retraite pour dénoncer le „délitement“ de la société française, évoquant une possible intervention de l’armée pour y mettre un terme – sans préciser si ce serait, ou non, à la demande de l’exécutif – continue à faire des vagues. Et comme on le craignait au gouvernement, elle rencontre un écho important dans l’opinion.

Un sondage réalisé par la chaîne LCI est significatif à cet égard: 58% des personnes interrogées disent „soutenir les propos des militaires“. Et si l’on entre dans le détail, les chiffres sont encore plus accablants: 86% des sondés partagent ainsi le constat des auteurs de la tribune selon lequel „les lois de la République“ ne sont plus appliquées dans certaines parties du pays; 84% approuvent leur dénonciation de l’augmentation de la violence; 83% leur dénonciation d’un „délitement du pays“.

Plus spectaculaire encore, et plus préoccupant au regard de l’éthique démocratique: face à cette situation, 49% des Français interrogés se disent favorables à une intervention de l’armée „qui agirait d’elle-même pour rétablir l’ordre“. Autrement dit sans ordre du pouvoir légal; ce qui s’appelle, si les mots ont encore un sens, un coup d’État militaire.

A quoi les signataires de la tribune incriminée jurent n’avoir jamais eu l’intention d’y appeler leurs „camarades d’active“, malgré une formulation qui n’évoquait pas explicitement, dans un tel cas de figure, l’éventualité d’un ordre alors donné par le président de la République ou le gouvernement. Formidable maladresse, ou ambiguïté calculée? Toujours est-il que sur ce point, on a l’impression d’assister de leur part à un laborieux rétropédalage, d’autant plus que les protestations de loyalisme à l’égard des institutions se multiplient chez les hauts cadres de l’armée des derniers jours.

Des sanctions, mais …

Reste que, sans constituer une menace crédible, cette démarche, et surtout le succès qu’elle rencontre dans l’opinion, représentent pour le pouvoir un problème supplémentaire qu’il lui faut régler rapidement. Dans la forme, ce sera facile: sur les quelque dix mille signataires dont se réclament aujourd’hui les auteurs du texte, la ministre des Armées n’a pu repérer que 18 officiers encore en activité. Lesquels seront évidemment sanctionnés.

Mais cette affaire aura révélé la profondeur de l’inquiétude populaire à l’égard d’une évidente dégradation de la sécurité publique et de l’effacement croissant d’un „Etat de droit“ devant les violences des banlieues et le terrorisme islamiste. Une situation dont il serait évidemment injuste de tenir Emmanuel Macron pour seul responsable; mais dont, à un an de la présidentielle, il ne peut plus ignorer qu’elle ne préoccupe pas seulement quelques généraux en retraite, souvent proches de l’extrême droite (qui s’active à récupérer l’affaire), mais aussi et surtout plus de huit Français sur dix.

HTK
30. April 2021 - 9.24

L'alcool est aussi une drogue et il n'y a pas de trafic.La prohibition aux USA(initiée par la "womens lib") a tué des milliers de personnes et a criminalisé la populasse.Elle n'a pas fonctionné pour autant.N'empèche que des militaires émérités n'ont rien à voir dans la solution du problème.