FranceLa „Convention citoyenne pour le climat“ voulue par Macron affiche sa déception

France / La „Convention citoyenne pour le climat“ voulue par Macron affiche sa déception
Macron voulait revenir à l’écoute des „vrais gens“ – ceux-ci lui rendent un verdict très sévère Photo: AFP/Christophe Petit Tesson

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La „Convention citoyenne pour le climat“ voulue par Macron affiche sa déception. L’initiative de Macron se retourne contre lui.

La „Convention citoyenne pour le climat“, cette assemblée en 150 électeurs en principe tirés au sort dont Emmanuel Macron avait voulu faire une nouvelle forme de démocratie participative (cette fois-ci pour proposer des réformes écologiques) a rendu hier son verdict – très sévère – sur la façon dont le gouvernement a tenu compte de ses suggestions.

Le chef de l’Etat, hanté par la présidentielle de l’an prochain, avait cru trouver là, au lendemain de la redoutable crise des „Gilets jaunes“ qui avait mis en lumière le fossé existant en France entre gouvernants et gouvernés, une façon convaincante d’afficher sa volonté de revenir à l’écoute des „vrais gens“, plutôt que des technocrates peuplant depuis des décennies les cabinets ministériels. Les résultats enregistrés hier semblent pourtant montrer qu’il s’agissait là, au minimum, d’une mauvaise idée tactique.

D’abord parce que les „vrais gens“ en question se sont révélés être, à l’examen, non des citoyens de base, mais, pour une large majorité, des militants écologistes; une affiliation partisane parfaitement respectable, quoique radicalement contraire à celle des „Gilets jaunes“, mais qui ne facilite pas la manifestation de l’opinion véritable de „l’homme de la rue“.

En second lieu, beaucoup d’élus se sont émus de constater que le Parlement, déjà plus malmené que jamais par ce quinquennat sous la Ve République, était décidément tenu par M. Macron pour une simple chambre d’enregistrement de propositions qu’il avait promis de transmettre „sans filtre“.

Entre 2,7 et 4,1 sur 10

Du moins le calcul de l’Elysée eût tout de même pu sembler habile si satisfaction avait été suffisamment donnée à cette „Convention citoyenne“ pour amener au futur candidat Macron, en 2022, les suffrages écologistes, après des élections municipales qui ont montré combien, dans le climat de discrédit qui frappe l’ensemble de la classe politique traditionnelle, le „vote vert“ devenait un geste refuge.

Mais c’est exactement le contraire qui est en train de se produire. De la consultation d’hier auprès des membres de la convention ne ressort en effet qu’une condamnation amère des suites, jugées beaucoup trop modestes, voire inexistantes, apportées par l’exécutif aux propositions formulées. Pour s’en tenir à leurs six principaux thèmes, le gouvernement, lors de ce scrutin interne, n’obtient qu’une note de 3,4 sur 10 à propos du logement, à peine mieux – 3,7 sur 10 – pour l’alimentation et les déplacements, 4 pour la réforme de la consommation et un modeste dixième de point de plus pour la façon de gouverner.

La mise en œuvre d’autres objectifs de la convention est encore plus sévèrement jugée: 2,8 sur 10 pour la limitation des „effets néfastes du transport aérien“, et 2,7 pour l’introduction, juridiquement très controversée, d’un délit d’„écocide“. La „Convention citoyenne“, ou de la difficulté de jouer avec les institutions à des fins électorales …