FranceColère à Marseille après le durcissement local des mesures anti-Covid

France / Colère à Marseille après le durcissement local des mesures anti-Covid
Pour les Marseillais la mesure la plus douloureuse est sans conteste la fermeture totale des bars et restaurants Photo: AFP/Nicolas Tucat

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Les nouvelles mesures que le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait annoncées mercredi soir contre le coronavirus, ont suscité hier des réactions généralement hostiles, pour ne pas dire, à Marseille et dans sa région, un véritable tollé. La métropole provençale fait en effet l’objet, dans le dispositif gouvernemental révisé, de restrictions particulièrement sévères.

„Coup de massue“, „décisions technocratiques prises sans concertation avec les élus“, „vengeance“ (voire „représailles“) de Paris, et de M. Véran contre son très controversé confrère marseillais le professeur Raoult, qui proclamait au printemps, contre toutes les études médicales sérieuses et la quasi-totalité de la communauté scientifique française et européenne, l’efficacité de la chloroquine, un médicament antipaludéen, contre la Covid-19: les protestations ont pris, jeudi à Marseille, une dimension particulièrement virulente.

Le ministre de la Santé avait en fait présenté un nouveau classement des départements en fonction de la virulence actuelle de la reprise de la pandémie, en fonction de différents critères qui incluaient à la fois le taux de contamination, la rapidité de transmission, le nombre de décès et l’encombrement des services hospitaliers d’urgence et de réanimation. Un encombrement qui reste encore loin, heureusement, des chiffres d’avril-mai derniers, mais qui recommence à se faire sentir ça et là. Au total, a annoncé M. Véran, 69 départements ou agglomérations sont désormais classés en zone de circulation active du virus, où les règles sanitaires vont être renforcées dans les prochains jours.

„Zones d’alerte“

Mais surtout, trois types de zones ont été créées parmi eux: des zones „d’alerte“, „d’alerte renforcée“ (Lyon, Bordeaux, Lille, Toulouse, Saint-Etienne, Rennes, Paris et sa banlieue, Rouen, Grenoble, Montpellier) et „d’alerte maximale“. Et pour son malheur, la région de Marseille et d’Aix-en-Provence, déjà soumise depuis deux semaines à ces mesures restrictives en raison de chiffres particulièrement alarmants, appartient, comme la Guadeloupe, à cette dernière catégorie. Des chiffres qui indiquent notamment une incidence de 250 cas nouveaux par jour pour 100.000 habitants, et plus de 30% des lits d’hôpital mobilisés en réanimation pour des patients Covid.

Pour ces deux territoires, des mesures „difficiles“, a reconnu le ministre de la Santé, devraient être annoncées samedi, après concertation avec les préfets et les élus – lesquels se plaignent amèrement de ne pas avoir été consultés avant l’intervention ministérielle de mercredi soir. La plus douloureuse est sans conteste la fermeture totale des bars et restaurants, ainsi que de l’ensemble des établissements recevant du public, y compris les clubs de sport, à l’exception des théâtres, des musées et des cinémas.

Les élus marseillais, qui demandent avant toute application concrète de ce plan un moratoire d’une semaine, mais aussi leurs électeurs, sont manifestement très sceptiques face au propos de M. Véran selon lequel „l’objectif est que ces mesures ne durent pas plus de deux semaines“. Et ils font valoir que la foule restera bien plus dense encore dans les transports en commun ou les fêtes privées, de jeunes en particulier.

Deux problèmes politiques

En attendant, les entreprises impactées – des entreprises petites ou moyennes en général, mais très nombreuses – devraient pouvoir bénéficier du même soutien financier public que ceux qui avaient été adoptées lors du confinement. Mais malgré cette relative bienveillance de l’Etat, et notamment du fisc, l’amertume des professionnels est grande: beaucoup avaient espéré, comme l’ensemble de la population d’ailleurs, et malgré les mises en garde, que l’automne ferait oublier les difficultés du printemps …

A quoi s’ajoute un double problème psycho-politique. Le premier est qu’il n’est jamais heureux qu’une métropole régionale, surtout la première de l’Hexagone, puisse se sentir méprisée par la capitale. En outre, même s’il y a chez certains une part de mauvaise foi à nier les chiffres, il se trouve que la situation de Marseille commençait à donner des signes d’une légère amélioration. Second problème, plus général: l’exécutif peut se rendre compte qu’au-delà du cas marseillais, les nouvelles mesures restrictives, pour justifiées qu’elles soient, risquent de passer beaucoup moins facilement dans l’opinion qu’il y a quelques mois.

HTK
25. September 2020 - 8.43

Une vie sans resto ni Bar? Incroyable. Si celà sont les seuls problèmes des Marseillais ils sont bien placés.