/ Wiseler et Schank déçus par Copenhague
De retour du sommet de Copenhague, le ministre du Développement durable, Claude Wiseler, et le ministre délégué à l’Environnement n’ont pas caché leur déception quant à l’issue du sommet. En effet, sur toutes les positions proposées, notamment par l’UE, aucune n’a trouvé de consensus international. A titre d’exemple, il en est ainsi pour ce qui est du caractère contraignant du texte de Copenhague ainsi que des mesures de surveillance (monitoring) qu’aurait dû accoucher le sommet en question.
Petite consolation néanmoins, le sommet de Copenhague se sera accordée sur un projet de texte qui définit la limite du réchauffement climatique à 2°C par rapport à la température relative à l’ère pré-industrielle, en d’autres mots, une blague!
Cependant aucune clarification au sujet du qui, quoi, quand et comment n’a été précisée.
Pour Claude Wiseler, ce dernier se dit tout simplement « déçu des résultats et ce, alors que plusieurs États, dont le Luxembourg, ont affiché de grandes ambitions à l’occasion du sommet ».
Le ministre Wiseler a cependant voulu relativiser sa déception en précisant que pour ce qui est du texte élaboré à Copenhague « c’était ça ou rien (…) cependant c’est déjà un premier pas ». Marco Schank lui s’est tout simplement dit « choqué de l’incapacité de la communauté internationale d’agir face à la menace que représente le réchauffement climatique ».
30 milliards de dollars, sans plus!
Pour ce qui est de l’enveloppe de soutien promise aux États en voie de développement dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la communauté internationale a rassemblé des engagements à hauteur de 30 milliards de dollars à débourser entre 2010 et 2012. Le Luxembourg s’est quant à lui engagé à verser 12,8 millions de dollars.
Cependant tous ignorent à ce jour les mesures concrètes qui seront alimentées par cette cagnotte. D’autant plus que selon plusieurs déclarations, ce sera non moins de 100 milliards de dollars qui seront nécessaires à partir de 2020 pour accompagner les pays en voie de développement dans leurs mesures contre le réchauffement climatique.
Renforcer la prise de conscience
Sur le plan national, le ministre de l’Environnement a annoncé la mise en place d’une vaste campagne de sensibilisation qui se basera sur divers débats et évènements qui chercheront à impliquer toutes les franges de la société dans la conception d’un „Pacte du climat durable“ lequel sera présenté à la Chambre des députés à la mi-2010. Le ministre Marco Schank aura, entre autres, aussi fait part de son souci de voir la lutte contre le réchauffement climatique se heurter de plus en plus aux mesures de protection de l’environnement.
En fin de compte l’impression qu’ont donné les ministres sur le sommet de Copenhague aura été celle d’un échec. D’autant plus que l’on regrette l’absence de toutes remises en cause ouvertes au sujet d’un système économique qui requiert, de par sa nature, une compétitivité et une croissance perpétuelle et ce, aussi bien en terme de production, de consommation, et de profit. C’est à se demander si la crise économique et financière, couplée à la catastrophe environnementale, ne suffisent toujours pas à entrevoir de front des réformes économiques majeures. (You)
Klimakonferenz: Interview mit Claude Wiseler und Marco Schank