Un cru prestigieux et plein de bonne humeur

ESCH – La présentation des différentes prestations fut assurée de façon gaie et comique par le sympathique duo Jean-Marc Turmes et Kiko Menichetti. C’est par la chorale des élèves, renforcée par les puissantes voix des Uelzecht-Kosaken (professeurs) que le spectacle débuta, suivi de morceaux piano/violoncelle (Come sei veramente) et piano/xylophone/batterie (Chromatic Fox Trot). The Jazz Cookies avec piano/trompette/basse/batterie autour des solos à la guitare du professeur Yves Schulté étaient un régal.

Kleine Dreigroschenmusik, jouée par le grand ensemble, enthousiasma le public non seulement par les mélodies, mais surtout par la direction très personnelle et captivante de Claus Demmer: écouter une ballade en tango et voir le maestro souligner chaque mesure par un mouvement de danse ne peut qu’augmenter l’effet interprétatif. Un quatuor de flûtes Divertimento-Jazz et La captive de Berlioz surent créer une atmosphère plus recueillie. „De Noexamen Song“ était une occasion hilarante et allègrement dramatique de chanter les frustrations des „pauvres élèves“, soumis à la „sévérité excessive“ des profs: „Ech schreiwen haut eng Datz, da geet et nees ratz-fatz, mat der Panz durchgefall, hunn d’Proffen dann e Knall …“, chanta Kiko à la guitare, abandonnant pour un moment son rôle de présentateur. Music for Pieces of Wood était ensuite un moment fort de maîtrise de techniques de percussion et de rythme. La première partie du spectacle se termina par les sonorités complètes et dynamiques de la Big Band, sous la direction de Gilles Junius, enrichies par le jeu percussif des boomwhackers (tuyaux spéciaux en plastique).
La deuxième partie était encore plus riche en moments forts! Après l’Harmonie sous la direction de Marc Parrasch, c’est le très suggestif Bronx qui était à l’honneur: huit gros tonneaux en tôle colorée et illuminés, placés dans la salle et frappés rythmiquement de main de maître par quatre élèves … impressionnant!
Ensuite, quatre violoncelles et une basse électrique, interprétant le mythique Nothing else matters de Metallica: à en avoir la chaire de poule! Bohemian Rhapsody, arrangé par Vanessa Lommer, fut la découverte d’une facette interprétative très originale et Queen aurait sûrement été „very amused“. Dans le Jazzy de Claude Bolling (flûte, piano, basse, batterie), la flûte endiablée de Vanessa se compléta et s’alterna par le jeu tout aussi endiablé de Martina Menichetti au piano, laissant les spectateurs bouche bée. La „Soirée entr’amis musiciens“, arrangée par Martina Menichetti pour le Melomania 2009, associa mélodies connues et situations conviviales ou de conflit, créant un enchaînement musical et théâtral fascinant.
Les Uelzecht-Kosaken, toujours enclins à faire subtilement rire l’assistance par le choix de leurs chansons ou leur façon interprétative, et la Chorale entamèrent la fin du spectacle, qui se termina par la Big Band au complet et un Can Can choral, joué et chanté en apothéose par „tutti“: élèves, direction, profs et spectateurs.dp