Plus de 22 mille frontaliers licenciés en un an

Plus de 22 mille frontaliers licenciés en un an

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Le député Robert Weber a lancé un débat relatif à l'impact des diverses vagues de licenciements sur les travailleurs frontaliers. Ce dernier a avancé une estimation de 22 mille licenciements en un an.

Ce mardi 15 décembre, le député et président du LCGB a soumis une question avec débat au ministre du Travail Nicolas Schmit. Cette dernière cherchait à mettre en lumière des chiffres clairs concernant le nombre de frontaliers licenciés au Luxembourg.

En raison de l’absence de chiffres précis, le député en question a dû se baser sur le nombre de formulaires (E301) retirés auprès de l’ADEM par les frontaliers licenciés. L’E301 permet en effet aux frontaliers licenciés au Luxembourg de s’inscrire en tant que demandeur d’emploi au sein du pays dans lequel ils résident.

Le chiffre avancé par Robert Weber est quant à lui particulièrement effrayant et s’élève à 22 mille formulaires retirés auprès de l’ADEM entre octobre 2008 et octobre 2009.
Ainsi, à côté de ces 22 mille « formulaires » retirés en un an, le Luxembourg compte actuellement 14 milles chômeurs résidents au Luxembourg auxquels il faut selon R. Weber ajouter un nombre important de personnes sans emplois qui ne sont pas inscrites à l’ADEM. Ce dernier nombre s’élèverait, toujours selon le député en question, à un quart des chômeurs actuels au Luxembourg, soit environ 3.500 personnes.

Le ministre du Travail a quant à lui tenu à relativiser le chiffre relatif aux frontaliers en jugeant ce dernier « d’addition simpliste » et en rappelant que le retrait du E301 ne signifie pas que ces personnes sont toujours et encore au chômage. Selon le ministre, bon nombre des frontaliers licenciés auraient probablement trouvé un emploi soit dans leur pays de résidence, soit au Luxembourg.

Entre autres, le ministre a tenu à préciser les complications relatives aux recensements des frontaliers licenciés en raison du nombre important de postes d’intérimaires occupés par les frontaliers, soit 80 %.

Opacité des chiffres

L’absence de chiffres concrets sujets aux licenciements des frontaliers ne pourra cependant pas rester pour longtemps un « no man’s land ».

En effet, suivant une directive européenne qui obligera le Luxembourg (à partir de mai 2010) à verser trois mois d’indemnités de chômage aux frontaliers qui ont occupé un emploi au sein du Grand-Duché avant d’être licenciés. Le calcul de cette indemnité se fera cependant suivant l’indemnité de chômage telle qu’elle est perçue au sein du pays où réside le frontalier sujet.

Ainsi, en vue de l’application de cette directive, le Luxembourg et ses pays voisins devront mettre en place une structure d’échange des informations qui fournira des chiffres précis sur l’ampleur du licenciement des frontaliers.

Le ministre du Travail et le député Weber n’ont cependant pas manqué de souligner le rôle capital joué par les frontaliers au sein de l’économie luxembourgeoise. Ainsi, il a été rappelé qu’avant la crise, le Luxembourg enregistrait un taux de croissance de l’emploi à hauteur de 4%, et que durant cette même croissance, entre 60-70% des emplois créés sont allés aux frontaliers.

A titre d’information, le Luxembourg a employé en 2009, 335 mille personnes dont 147,4 mille frontaliers. Parmi ces 147 milles frontaliers, soit 44% des salariés au Luxembourg, la moitié provient de France et l’autre moitié de Belgique (25%) et d’Allemagne (25%). (You)