Juncker: \“le Luxembourg n’est pas un paradis fiscal\“

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Le Luxembourg n'est \"pas un paradis fiscal\", de même que la Suisse l'est \"beaucoup moins\" qu'on veut l'entendre, a assuré vendredi le ministre des Finances et Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker dans une interview au quotidien suisse 24 heures.

Le président de l’Eurogroupe explique qu’il n’est pas inquiet parce qu’il n’a „jamais considéré que le fait de disposer sur son territoire fiscal du secret bancaire impliquait qu’un pays soit automatiquement un paradis fiscal“. Jean-Claude Juncker, qui préside le groupe des pays ayant adopté la monnaie unique, n’affirme pas explicitement que la Suisse peut compter sur le soutien du Grand Duché du Luxembourg dans le différend fiscal qui l’oppose à l’Union européenne (UE). Il ne peut pas „partir de l’idée que jamais la Suisse, l’Autriche ou le Luxembourg, n’auraient aucun ajustement à apporter à leur application du secret bancaire“. Par contre, „que les autres ne s’y trompent pas, tant qu’il n’a pas prouvé que leur système est meilleur, pourquoi renoncerions-nous au nôtre?“ Le Premier ministre luxembourgeois n’a pas apprécié les attaques du ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, qui demande d’inscrire la Suisse sur la liste noire des paradis fiscaux. „Je n’accepte pas qu’on traite de cette façon un pays ami comme la Suisse“, a-t-il expliqué au quotidien vaudois. Quant aux responsabilités dans la crise financière internationale, le premier ministre luxembourgeois préfère utiliser l’ironie: „dire que les pays à secret bancaire seraient à l’origine de la crise relève d’un sens poussé de l’humour éternel“. Par ailleurs, Jean-Claude Juncker s’oppose toujours à un plan de relance européen „parce qu’il n’existe pas et parce qu’il s’agit de ne pas épouser les démagogies galopantes“. Il prône plutôt la mise en place de „plans d’appui ciblés sur certains secteurs et catégories de la population les plus pauvres“. Après l’élection du nouveau président américain, Jean-Claude Juncker estime que „les Européens ne doivent pas se faire d’illusion, même si le président Obama devrait marquer un retour au multilatéralisme“. Les Etats-Unis vont demander aux Européens d’être plus présents en Afghanistan alors que sur le plan commercial, il s’attend à une approche beaucoup plus protectionniste que Georges Bush: „le dialogue sera plus facile, mais la solution des problèmes sera d’autant plus ardue“. En présence du président suisse Pascal Couchepin, Jean-Claude Juncker devait recevoir vendredi après-midi à Lausanne la médaille d’or de la Fondation Jean Monnet pour l’Europe.