Vol Spanair: les circonstances se précisent, vitesse et moteur en question

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Les circonstances de l'accident du vol Spanair qui a fait 154 victimes la semaine passée à Madrid se faisaient plus précises mardi avec plusieurs témoignages faisant état d'une vitesse anormalement faible de l'avion au décollage.

„J’ai senti que l’avion n’avait pas de puissance quand il a commencé à décoller“, a déclaré la seule survivante du personnel à bord, l’hôtesse Antonia Martinez, selon le quotidien El Pais. D’autres témoignages corroborent cet élément affirme le journal qui cite des déclarations faites aux enquêteurs. Une survivante a fait, mardi, un témoignage en ce sens à sa sortie d’hôpital: „Moi qui prend beaucoup d’avions, je me suis rendu compte au moment du décollage que, peut-être, (l’avion, ndlr) n’allait pas tellement vite“. Beatriz Reyes Ojeda a ajouté n’avoir noté quelque chose de vraiment anormal qu’une fois l’appareil en l’air: „L’avion penchait d’un côté et là je me suis dit qu’il se passait quelque-chose“. Cette femme de 41 ans, qui était assise à l’avant comme une grande partie des autres survivants, a encore raconté avoir aidé à sauver deux enfants, en les extrayant des débris de la carlingue. „Lorsque je me suis levée, j’ai entendu des gens qui demandaient de l’aide. Il y avait des enfants bloqués, je les ai sortis pour qu’ils ne restent pas prisonniers“, a-t-elle raconté, émue, lors d’une conférence de presse à l’hôpital Infanta Sofia. Après le crash, „ma vue était voilée, j’ai continué à respirer et j’ai remercié mon ange gardien pour avoir survécu à cela“, a-t-elle encore témoigné, se déclarant à la fois „super contente“ de s’en être sortie et „immensément triste“ pour les victimes. Seules 18 personnes ont survécu à ce qui est la pire catastrophe aérienne espagnole en 25 ans. La plupart des survivants ont été éjectés vers l’avant au moment de l’impact de l’appareil avec le sol, échappant à l’incendie des réservoirs. Selon El Pais, le MD-82 de Spanair (groupe SAS) aurait eu de grandes difficultés à quitter le sol dépassant de 500 mètres le point habituel de décollage sur la piste de Madrid-Barajas et est allé ensuite s’écraser très vite, en faisant une courbe vers la droite. Le même journal, ainsi qu’El Mundo, affirment que l’un des deux moteurs du MD-82 a été retrouvé en position „reverse“, correspondant à la position marche arrière du réacteur. Le „reverse“ correspond à deux plaques d’acier escamotable qui, lorsqu’elles sont actionnées à l’arrière de la turbine, propulsent l’air vers l’avant, inversant la poussée, indiquent ces journaux. Ce mécanisme est normalement actionné à l’atterrissage, lorsque l’avion est déjà à terre, pour assurer le freinage de l’appareil. La position „reverse“ du réacteur droit expliquerait „que l’avion ait dérivé vers la droite“ avant de s’écraser, selon El Pais. Toutefois cet élément „ne peut expliquer à lui tout seul“ la catastrophe, un avion étant conçu pour pouvoir décoller et atterrir avec un seul réacteur, relativise El Pais. El Mundo reste également prudent sur ce point, après avoir fait le lien, au lendemain de l’accident, entre les difficultés économiques de Spanair et le crash. Les experts insistent sur le fait qu’un „accident est le résultat de causes multiples“, écrit ce journal. Le patron de l’aviation civile espagnole avait refusé lundi de faire le moindre commentaire sur les causes de l’accident, mettant en garde contre le caractère „fragmentaire“ des informations diffusées par les médias, se bornant à indiquer que cette catastrophe était „probablement“ provoquée par une série d'“erreurs“.