USA: Sonia Sotomayor, première Hispanique nommée à la Cour suprême

USA: Sonia Sotomayor, première Hispanique nommée à la Cour suprême

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Sonia Sotomayor, nommée mardi par Barack Obama première femme hispanique juge à la Cour suprême des Etats-Unis, a grandi dans un milieu modeste avant de fréquenter les plus prestigieuses universités du pays, un parcours qui n'est pas sans rappeler celui du président américain.

Désignée juge fédérale par George Bush père en 1991 puis juge à la Cour d’appel de New York par Bill Clinton en 1997, elle est connue pour sa conscience professionnelle et des positions politiques de centre-gauche. Lors de sa présentation au Sénat en vue de sa nomination en tant que juge fédérale, certains républicains avaient rechigné à voter pour elle, craignant, en raison de son côté progressiste, qu’elle ne parvienne un jour jusqu’à la Cour suprême. Les républicains du Sénat ont averti dès mardi qu’ils allaient s’assurer de son impartialité avant de donner le feu vert à sa nomination. C’est une femme „admirable“ qui n’a „jamais oublié d’où elle est partie“, a souligné M. Obama mardi. Née le 25 juin 1954 de parents originaires de Porto Rico, elle grandit dans le Bronx, un quartier populaire du nord de New York. Son père, un ouvrier, meurt lorsqu’elle a 9 ans. Elle est élevée avec son jeune frère par sa mère, une infirmière, à qui elle a rendu hommage mardi. „C’est grâce à elle que je suis ce que je suis, et je ne lui arrive pas à la cheville“, a-t-elle dit. Sonia Sotomayor sort diplômée avec mention très bien (summa cum laude) de la prestigieuse université de Princeton (New Jersey, est) en 1976. Elle obtient trois ans plus tard un doctorat en droit de l’université Yale (Connecticut, nord-est), une des plus renommées du pays. Mme Sotomayor parle souvent des tribunaux comme du „dernier refuge des opprimés“ et se définit comme une pragmatique avec „les pieds sur terre“. „Je m’efforce de ne jamais oublier les conséquences de mes décisions dans la vraie vie, aussi bien sur les individus que sur les entreprises ou le gouvernement“, a-t-elle souligné mardi. Divorcée sans enfants, elle est passionnée par son travail. Mais certains dans les milieux judiciaires considèrent qu’elle est trop exigeante et peu habituée à remettre en question ses positions. „C’est une terreur au tribunal“, „elle a du tempérament et elle s’emporte facilement“, sont quelques-uns des commentaires anonymes d’avocats qui ont travaillé avec elle, selon l’Almanach judiciaire fédéral, une publication spécialisée du monde judiciaire. Pendant ses 17 années en tant que juge, elle a fait incarcérer de hauts responsables impliqués dans des affaires de corruption, tels que le chef du cabinet de l’ancien gouverneur du New Jersey, Joseph C. Salema, en 1995. La même année, elle mettait fin à une grève de 232 jours dans le monde professionnel du base-ball, qui avait conduit à l’annulation de la Série mondiale, la finale du championnat nord-américain de base-ball (MLB), en invalidant le nouveau contrat collectif que voulaient imposer les propriétaires d’équipes aux joueurs. Si sa nomination est confirmée, elle remplacera à la Cour Suprême le juge David Souter, 69 ans, qui s’est retiré et qui était connu pour ses positions progressistes. L’équilibre actuel de la Cour, qui se prononce sur des questions fondamentales de société, ne devrait ainsi pas être renversé. Mme Sotomayor, nommée à vie, sera la seconde femme parmi les neuf sages de la Cour avec la progressiste Ruth Bader Ginsburg, 76 ans, l’une des deux juges les plus âgés de l’instance.