UE: les chances de voir les congés maternité allongés s’éloignent

UE: les chances de voir les congés maternité allongés s’éloignent

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Les eurodéputés ont renoncé mercredi à voter sur un projet ambitieux qui veut porter à un minimum de vingt semaines le congé maternité dans l'UE et rendre obligatoire un congé paternité de deux semaines, critiqué par plusieurs pays européens.

 Appelés à se prononcer en première lecture avant les élections européennes sur ce texte, les eurodéputés ont préféré renvoyer le texte en commission, ce qui va devoir faire repartir à zéro toute la procédure législative au lendemain des prochaines élections européennes en juin. Avec des chances d’aboutir incertaines. La législation européenne actuelle, qui date de 1992, prévoit un minimum de 14 semaines consécutives de congé maternité, dont deux prises obligatoirement avant ou après l’accouchement. La Commission européenne avait pour sa part proposé de porter à 18 semaines la durée légale minimum du congé maternité, ce qui aurait contraint plusieurs pays à s’aligner sur ce seuil minimum, dont l’Allemagne (14 semaines), la Belgique (15 semaines) ou la France (16 semaines). L’Allemagne notamment y était opposée. La commission des droits de la Femme du Parlement avait aussi proposé d’ajouter le principe d’un congé paternité obligatoire à prendre après la naissance, afin que les pères ne soient „pas soumis à une pression sociale les incitant à y renoncer“. Mais à l’initiative des conservateurs, le texte a été reporté.
La conservatrice luxembourgeoise Astrid Lulling avait ainsi argumenté en estimant qu’au vu du nombre important d’amendements déposés (89), le vote du Parlement ne serait „pas assez clair“.
„La droite a montré aujourd’hui son vrai visage en trahissant le bien-être de millions de femmes qui aspirent à concilier leur vie familiale et professionnelle“, a déploré Martin Schulz, le chef de file des eurodéputés socialistes.
La rapporteure du texte, la Portugaise Edite Estrella, également socialiste, a déploré le coup d’arrêt porté à cette tentative de „moderniser une réglementation vieille de 17 ans et largement dépassée“. „Mais quand vous avez une majorité de droite au Conseil des ministres, à la Commission européenne et au Parlement européen, il est visiblement très difficile de faire évoluer les mentalités et de faire avancer la cause des femmes“, a-t-elle accusé.