Uckange: la mère a agi \“sous l’empire de la colère et de la douleur\“

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La mère de famille qui a poignardé sa fille de dix ans samedi à Uckange (Moselle) a expliqué son coup de folie par la \"colère\" et la \"douleur\", a déclaré mercredi le procureur de la République de Thionville (Moselle), Jean-François Mailhes.

La femme, Samia G., une serveuse de 36 ans, doit être présentée dans l’après-midi à un juge d’instuction sous la double incrimination de „violences aggravées“ et de „manquement à ses obligations éducatives“, a précisé le procureur lors d’une conférence de presse. „Le coup de couteau a été porté (par la mère) sans qu’on puisse caractériser une intention homicide“, a précisé le magistrat. „Il s’est agi d’un geste qui a consisté à +piquer+“ l’enfant, a encore dit M. Mailhes. Par la suite, la femme a conditionné son petit garçon de cinq ans pour qu’il s’accuse „parce que, lui a-t-elle expliqué, elle avait peur d’aller en prison“, a ajouté le magistrat. „Elle a, de ce fait, placé le garçonnet dans un conflit de loyauté extrême“, a-t-il souligné. „Il n’est pas inhabituel qu’un enfant, surtout lorsqu’il est très jeune, fasse ce que sa maman lui demande, surtout lorsque celle-ci est proie à la panique et qu’elle lui semble en grave danger“, a expliqué un pédosychiatrique proche de l’enquête. Lundi, le garçon avait déclaré aux enquêteurs qu’il avait poignardé sa soeur parce qu’elle avait refusé de lui prêter sa console de jeux, ajoutant qu’il croyait que le couteau dont il s’était servi „était un jouet“ de dînette. „La mère a beaucoup de mal à expliquer la manière dont elle a fiché le couteau dans le thorax de son aînée“, a encore indiqué le procureur Mailhes. Selon lui, le couteau a pénétré de cinq centimètres dans la poitrine de l’enfant, sans toutefois perforer le poumon. „La mère, qui avait travaillé toute la nuit, a expliqué qu’elle était intervenue, au cours de la matinée suivante, dans une dispute entre ses deux enfants et qu’après avoir corrigé son cadet, elle avait reçu de sa fille un coup de pied dans le bas-ventre, où elle venait d’être opérée“, ce qui lui avait fait porter le coup de couteau, a-t-il ajouté. Dans ses premières déclarations, la mère, employée dans un restaurant au Luxembourg, avait affirmé aux gendarmes qu’à son retour du travail, samedi vers 02H30, elle s’était préparé une collation avec le couteau ayant servi au drame et qu’elle l’avait laissé traîner sur une table. Cette première version a été mise en doute mardi par un chirurgien de l’hôpital pour enfants de Nancy-Brabois, où la fillette était toujours hospitalisée mercredi. „Il nous a dit qu’un enfant de 5 ans n’avait pas pu porter un coup (de couteau) d’une telle force et a indiqué que celui-ci avait été porté avec une trajectoire descendante“, a souligné M. Maihles. „Or, le garçon est plus petit que sa soeur“, a-t-il observé. Les deux enfants ont été placés par décision d’un juge et le parquet a décidé de ne pas requérir un mandat de dépôt contre la mère mais de la placer sous un contrôle judiciaire strict. Celle-ci, qui risque une peine de dix ans de prison, sera présentée dans l’après-midi à un juge d’instruction qui devrait la mettre en examen.
Selon des voisins interrogés à Uckange, les enfants paraissaient bien élevés en dépit de disputes fréquentes qui opposaient jusqu’en 2007 la mère à son ex-mari, d’origine albanaise. Cette année-là, l’homme était rentré rentré dans son pays et depuis, Samia G. élevait seule ses deux enfants.