Tunnel du Mont-Blanc: 10ème anniversaire du drame sous le signe de la réconciliation

 „La plaie ouverte à l’occasion d’un deuil injuste et cruel comme celui du tunnel du Mont-Blanc est inextinguible dans le coeur de ceux qui restent“, a déclaré André Denis, le président de l’association de défense des victimes, dans un discours en présence de près de 200 proches des victimes du drame. Avec „l’apaisement que nous a apporté la justice“ après deux procès, „nous voulons tourner cette page pénible“ et „sublimer notre peine pour aller vers la réconciliation“, a-t-il ajouté. S’adressant au secrétaire d’Etat aux Transports, Dominique Bussereau, présent à la cérémonie, M. Denis a exprimé le voeu „que les pouvoirs publics prennent conscience qu’il y a encore beaucoup à faire“ en France en matière de sécurité dans les tunnels „pour que de telles catastrophes ne se reproduisent jamais“.
M. Bussereau a fait part de la „détermination“ des pouvoirs publics“ dans ce domaine en annonçant qu’un point avait été demandé aux préfets concernant la sécurité des 113 tunnels –sur 200– dépendant des collectivités locales, celle des autres étant du ressort de l’Etat. Dans la matinée, les proches des victimes, parés d’une écharpe blanche et tenant à la main une rose blanche, s’étaient retrouvés devant l’entrée du tunnel où il a été procédé à un lâcher de 39 colombes, symboles de „paix retrouvée“. Derrière une banderole où l’on pouvait lire „la mémoire intacte dans un monde qui oublie“, les proches ont ensuite entamé une marche silencieuse vers le mémorial aux victimes de la catastrophe, où s’est déroulée la cérémonie. On notait notamment la présence discrète de l’ancien responsable français de la sécurité du tunnel, Gérard Roncoli, condamné en appel à 30 mois de prison, dont six ferme, en juin 2007, venu „clore un long chemin de croix“ et que le président Denis est venu saluer à la fin de l’hommage. „Il n’a peut-être pas toujours accepté son rôle de responsable mais, dans la vie, ça ne sert à rien de garder de la rancune“, a dit M. Denis.

Peu avant 11H00, l’heure du début de l’incendie il y a 10 ans, la sirène du tunnel a retenti. Les familles ont observé une minute de silence et déposé des gerbes au pied du mémorial. Au même moment dans toutes les casernes de Haute-Savoie, les pompiers faisaient de même en hommage aux victimes parmi lesquels figurait un de leurs pairs et premier mort de la catastrophe, le lieutenant Georges Tosello.
La cérémonie s’est achevée sur un lâcher de 39 ballons aux couleurs des neuf nationalités des victimes. Le 24 mars 1999, un camion transportant de la farine et de la margarine avait pris feu au milieu du tunnel du Mont-Blanc, long de 11,6 km. L’incendie, qui avait fait rage pendant trois jours, s’était propagé à 35 véhicules et 39 personnes étaient mortes asphyxiées dès les premières minutes.