Thon rouge: les Européens insistent sur les contrôles à tous les niveaux

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Les ministres européens de la Pêche, réunis à Luxembourg, étaient lundi proches d'un accord sur les mesures à défendre pour protéger le thon rouge devant la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (CICTA) qui se réunira en novembre à Marrakech (Maroc).

Les pays de l’Union européenne devraient s’entendre pour réduire encore la pêche de cette espèce très menacée, mais aussi insister sur des contrôles plus efficaces à tous les niveaux de la production: depuis la pêche elle-même jusqu’à la commercialisation en passant par les cages d’engraissement, a expliqué le ministre français de l’Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, dont le pays préside l’UE.
 „Nous sommes tous d’accord sur l’idée qu’il faut réduire la production et préserver cette ressource, davantage contrôler, de bout en bout de la chaîne, pas seulement de la pêche, mais aussi les cages d’engraissement, et la mise sur le marché“, a déclaré M. Barnier. Il s’est dit certain que les ministres auraient trouvé lundi soir un „accord politique“ sur la position que devra défendre la Commission européenne devant la Commission internationale (CICTA) lors de sa réunion à Marrakech du 17 au 24 novembre, afin de „limiter encore davantage les quotas et les durées de pêche et les contrôles“. „Ce qui est important est que cette rigueur et cette discipline collective soit respectée par tout le monde“, a-t-il souligné.
 „Les pêcheurs européens qui respecteront cette discipline ont le droit à l’équité, ont le droit d’être sûrs que tous les pêcheurs appliquent bien les mêmes règles et les mêmes disciplines.“ Greenpeace a cependant dénoncé d’avance cette prise de position de l’UE comme l’attitude de la CICTA.
 „Les ministres français, italien et espagnol ont montré qu’ils étaient incapables de garder sous contrôle la pêche illégale. Seule une suspension de la pêche en Europe peut sauver le thon rouge“, a estimé l’organisation écologiste dans un communiqué lundi. En juin, la Commission européenne avait dû fermer prématurément la pêche au thon rouge en Méditerranée au nom de la protection de l’espèce, provoquant des protestations des pays concernés et la colère d’une profession alors fragilisée par la hausse du gazole.
Les ministres européens de la Pêche tentaient aussi de s’entendre lundi sur la réduction des quotas de pêche au hareng dans la partie occidentale de la mer Baltique, que Bruxelles a proposé de diminuer de 63% pour 2009. Vu l’intérêt des pêcheurs allemands, danois, suédois ou polonais pour ce poisson dont leurs consommateurs raffolent, la réduction finale avait toutes les chances d’être moins forte, selon une source européenne. Mais les ministres de ces pays devront sans doute accepter un plan de reconstitution des stocks, comme ce fut le cas pour le cabillaud l’an dernier, selon cette source.
 Pour cette dernière espèce, les négociations s’annoncent plus faciles que l’an dernier, lorsque la Pologne était entrée en conflit ouvert avec la Commission accusée de vouloir réduire ses prises de façon injustifiée.
La Commission a fait cette fois un geste envers Varsovie en proposant pour 2009 une augmentation de 15% du quota de pêche sur le cabillaud en mer Baltique orientale, estimant que le stock de cette espèce avait recommencé à croître.