Télécoms – Croissance dans l’UE en 2008, bilan mitigé en France

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Le chiffre d'affaires du secteur des télécoms a enregistré une croissance de 1,3% en 2008, à environ 300 milliards d'euros, mais une plus grande concurrence renforcerait encore les performances de ce marché, a estimé mercredi la Commission européenne.


La commissaire européenne en charge de la Société de l’information, Viviane Reding, s’est félicitée dans son bilan annuel du secteur que celui-ci enregistre des performances meilleures que le reste de l’économie et que l’Europe maintienne son rang de leader mondial en matière de téléphonie mobile.

25.03.2009/Viviane Reding: „Wir sollten uns an den Besten messen“(Tageblatt-Interview)

Insistant sur les baisses de prix enregistrées l’année dernière – avec une facture moyenne qui est passée de 21,48 à 19,49 euros – elle a néanmoins regretté que certains pays ne puissent pas encore se prévaloir d’un régulateur indépendant.

„Un régulateur indépendant est essentiel au bon fonctionnement du marché, mais ce n’est pas encore le cas dans tous les pays“, a déclaré la commissaire lors d’une conférence de presse, citant notamment la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie ou la Pologne.

Elément important de concurrence, la „portabilité“ des numéros d’appel – ou capacité pour un utilisateur de changer d’opérateur sans modifier son numéro de téléphone – est ressortie en hausse en 2008.

En tout, quelque 20,5 millions d’Européens ont saisi cette opportunité l’année dernière – 14 millions dans la téléphonie mobile et 6,5 millions dans la téléphonie fixe – dont 2,35 millions en France, mais le temps nécessaire peut varier très fortement d’un Etat membre à l’autre.

Il n’en coûte qu’une seule journée en Irlande ou à Malte mais 38 jours en Pologne, 15 en Italie et 14 en Slovaquie.

BILAN MITIGÉ EN FRANCE

Le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles est ressorti en hausse en 2008, avec un taux de pénétration désormais à 119%, contre 112% un an plus tôt, soit largement plus que les Etats-Unis (87%) ou le Japon (85%).

La France reste cependant à la traîne avec un taux de 88,4%, alors que plusieurs pays – Italie, Lituanie, Luxembourg – dépassent les 140%.

De même, un utilisateur français de téléphone mobile continue de payer une facture largement plus chère que le reste des Européens, avec un prix mensuel moyen de 29,77 euros contre 19,49 euros au sein de l’UE.

La France n’est d’ailleurs devancée que par l’Espagne dans ce classement et le prix moyen mensuel des communications fixes n’est gère plus flatteur, avec une moyenne de 40,40 euros en France, contre 36,13 euros dans le reste de l’Europe.

L’Hexagone se rattrape sur les connexions fixes à haut débit en obtenant le septième score européen, avec 27,7% de la population ayant accès à une connexion de ce type contre une moyenne de 22,9% au sein des Vingt-Sept.

Le nombre de connexions à haut débit en Europe a augmenté de 14 millions en 2008 pour atteindre un total de 114 millions.

„L’année 2008 a été une année remarquable“, a résumé Viviane Reding, précisant que le secteur des télécoms représentait environ 3% du PIB européen et qu’il avait enregistré pour le sixième exercice consécutif une croissance des investissements.

„Ce n’est pas la fin des télécoms mais la croissance des télécoms„, a-t-elle ajouté.

 Téléphonie mobile: Bruxelles épingle la France sur ses tarifs

La Commission européenne juge les tarifs de la téléphonie mobile trop élevés en France, recommandant l’arrivée d’un quatrième opérateur pour stimuler la concurrence, dans un rapport qui souligne par ailleurs la bonne résistance du secteur européen des télécoms à la crise.
 „Un consommateur français faisant un usage moyen de son téléphone portable paie la seconde facture mensuelle la plus élevée dans l’UE, juste en-dessous de 30 euros“, contre un peu moins de 20 euros en moyenne dans l’UE, souligne la Commission dans ce rapport publié mercredi. La France a été en 2008, derrière l’Espagne, le pays européen où la facture de téléphonie mobile est la plus élevée. En 2007, elle était encore au quatrième rang, derrière Malte, l’Espagne et l’Irlande. „Le marché de la téléphonie mobile n’a pas fait preuve du même dynamisme que le haut débit“ dans la téléphonie fixe, souligne la Commission.
 En 2008, le taux de pénétration des services de téléphonie mobile en France a ainsi été bien en dessous de la moyenne européenne, de 88,4% contre 119% au niveau européen en octobre, indique-t-elle. „Les prix ont baissé mais restent élevés pour les consommateurs“, poursuit Bruxelles, qui remarque que „les parts de marché des opérateurs n’ont pas beaucoup changé en 2008“ et que „les opérateurs virtuels font face à des conditions restrictives qui rendent difficile pour eux d’être concurrentiels“. „L’arrivée d’un quatrième opérateur mobile pourrait contribuer à améliorer la concurrence et le choix pour les consommateurs“, estime-t-elle.
Le gouvernement français a annoncé en janvier qu’une partie de la quatrième licence mobile serait attribuée à un nouvel opérateur avant l’été. L’arrivée d’un quatrième opérateur mobile va offrir aux opérateurs mobiles virtuels (MVNO) la possibilité de négocier avec lui de meilleures conditions commerciales. En France, les 15 opérateurs virtuels –qui ne possèdent pas de réseau mais achètent des minutes en gros à SFR, Orange (France Télécom) et Bouygues Telecom– se partagent péniblement 5% du marché, contre 25% en Allemagne, 15% au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Dans son rapport, la Commission européenne dresse par ailleurs un bilan globalement positif du secteur de la téléphonie mobile en Europe, qui a poursuivi sa croissance en 2008 malgré la crise.
 Ses recettes sont estimées à plus de 300 milliards d’euros, soit une croissance de 1,3% par rapport à 2007, indique-t-elle. Par ailleurs, le montant moyen d’une facture de téléphonie mobile a baissé dans l’Union européenne, de 21,48 euros à 19,49 euros en 2008. Quelque 75% des usagers européens disposent en outre maintenant de connexions à internet d’au moins 2 mégabits/seconde, soit un débit permettant notamment d’obtenir des programmes de télévision par internet, se félicite-t-elle. La Commission appelle cependant à plus de coordination au niveau européen. Les divergences entre les réglementations des États membres de l’UE „continuent de faire obstacle à la réalisation d’un véritable marché unique des télécommunications pour les opérateurs et les consommateurs“, souligne-t-elle.