Suisse: près de 200 sans-papiers occupent une église à Zurich

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Près de 200 sans-papiers occupaient vendredi une église de Zurich pour obtenir une régularisation de leur situation et une amélioration de leur prise en charge, ont indiqué à l'AFP des membres du collectif Bleiberecht (droit au séjour).

 Entre 150 et 200 sans-papiers — originaires notamment d’Algérie, d’Iran, d’Irak, d’Afghanistan et de la Sierra Leone — occupent depuis le 19 décembre la Predigerkirche (église du prêcheur) dans la vieille ville, a indiqué une femme membre de ce collectif, sous couvert d’anonymat. „Nous réclamons la légalisation de la situation de tous les sans-papiers présents dans l’église et une amélioration de l’accueil dans les centres de séjour“, a-t-elle précisé. Les sans-papiers, dont certains accompagnés de leurs enfants, vivent dans l’église, dormant sur des matelas à même le sol qui sont rangés le matin pour permettre la tenue des messes. Des repas chauds sont servis deux fois par jour à l’extérieur du bâtiment, dont l’entrée est placardée d’affiches revendiquant le droit au séjour des demandeurs d’asile. Le collectif demande également que le canton de Zurich applique la directive sur les „cas de rigueur“, qui permet à un requérant d’asile ayant vécu au moins cinq ans en Suisse de faire réexaminer son dossier après un avis négatif. „Le canton n’applique pas cette directive“, selon une autre femme du collectif, qui a également requis l’anonymat. „Je demande juste des papiers pour rester en Suisse et pour travailler“, explique Yacine, 27 ans. Originaire de Kabylie, cet Algérien dit craindre pour sa vie en cas de retour forcé dans son pays. „Je reçois 10 francs suisses (environ 6 euros) par jour pour vivre et je n’ai pas d’endroit où aller alors je suis venu ici“, poursuit-il. L’Eglise réformée a estimé, sur son site internet, que l’occupation de son lieu de culte est „un acte de violence“ qu’elle „ne peut tolérer“ même si elle dit „comprendre dans le fond les revendications“ des sans-papiers. Les autorités zurichoises se sont dites prêtes à rencontrer lundi une délégation de sans-papiers, à condition que l’église soit évacuée d’ici là.