Sommet européen extraordinaire: des sanctions envisagées contre Moscou

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Certains des pays de l'Union européenne qui se réuniront en sommet extraordinaire lundi à Bruxelles sur la crise en Géorgie envisagent des sanctions contre la Russie, a indiqué jeudi la France, mais l'UE apparaît divisée à ce sujet et ses options semblent limitées.

 „Des sanctions sont envisagées, et bien d’autres moyens“, a dit à la presse M. Kouchner, dont le pays assure la présidence de l’UE, évoquant ainsi pour la première fois une telle possibilité contre Moscou. La France ne propose pas elle-même ces sanctions, a souligné M. Kouchner, mais „certains pays (européens) ont déjà demandé que des sanctions soient avancées“.
M. Kouchner a précisé que le rôle de la France, en sa qualité de présidente de l’UE, était de „faire l’unité des idées des autres“ Européens. „Nous essayons d’élaborer un texte fort signifiant notre volonté de ne pas accepter“ l’attitude de Moscou en Géorgie, a aussi indiqué M. Kouchner. „J’ai évoqué, à la demande d’un journaliste, le problème des sanctions, certains pays européens y songent, et tout cela sera examiné“ lors du sommet de Bruxelles, a dit un peu plus tard le ministre français à la radio Europe 1. „J’ai simplement dit que d’aucuns pensaient à des sanctions. La France n’y pense pas“, a-t-il souligné. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait immédiatement ironisé sur les menaces de sanctions européennes, en affirmant que l’UE était „irritée“ par les déconvenues de la Géorgie, „petit chouchou“ de l’Occident.
Le président russe Dmitri Medvedev, dont le pays fournit un quart des besoins en gaz de l’Europe, avait lui déjà mis en garde l’UE contre un refroidissement des relations. „S’ils veulent la dégradation de ces relations, ils l’obtiendront bien entendu (…). Mais s’ils veulent sauvegarder les relations stratégiques, ce qui est totalement dans l’intérêt à la fois de la Russie et de l’Europe, tout ira bien“, a-t-il averti mardi. A Bruxelles, où se prépare le sommet des 27 chefs d’Etat et de gouvernement de lundi, qui abordera „l’avenir“ des relations UE-Russie, l’évocation par M. Kouchner d’éventuelles sanctions a pris par surprise certains diplomates européens.
La commission européenne a indiqué que le prochain round de négociations entre l’UE et la Russie sur un nouvel accord de partenariat stratégique est „toujours prévu“ pour les 15-16 septembre, même s’il pourrait être remis en cause lors du sommet. Cette séance, qui doit se tenir à Bruxelles, est „toujours prévue mais on ne peut préjuger des discussions qui auront lieu la semaine prochaine“ entre les Européens, a déclaré Peter Power. Pour le politologue allemand et expert de la Russie Stefan Meister, „les possibilités des Européens sont relativement limitées. Une des options serait de geler“ les discussions sur l’accord de partenariat UE-Russie. Mais „il sera difficile de trouver un accord au sein de l’UE“ sur des sanctions, selon lui. Si les pays baltes et la Pologne notamment militent pour une attitude plus dure envers Moscou, „des pays comme l’Allemagne, la France ou l’Italie ne veulent pas d’une escalade“. En outre, „il est douteux, que Moscou considère ça vraiment comme une menace“, estime M. Meister, évoquant également „le danger que cette menace se retourne contre l’UE à cause de sa grande dépendance énergétique envers la Russie“ au moment où les Européens attendent de Moscou des garanties sur leurs importations en gaz et pétrole russes. Un gel des discussions engagées avec Moscou pour supprimer les visas pour les ressortissants russes voyageant dans l’UE a aussi été évoqué par certains comme l’une des mesures pouvant être prises par les Européens.