Sommet chargé pour l’Europe sur le traité de Lisbonne et le climat

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Les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne se retrouvent jeudi à Bruxelles pour un sommet avec deux questions épineuses à régler: comment débloquer le traité de Lisbonne et comment financer la lutte contre le réchauffement climatique?

Mais le grand sujet des discussions en coulisses sera ailleurs: qui pour devenir le premier vrai président de l’Europe? La réunion de deux jours doit commencer vers 17H00 (16H00 GMT). Elle sera comme à l’habitude précédée de rencontres des principaux partis politiques européens en milieu de journée, auxquelles assistent la plupart des chefs d’Etat et de gouvernement.
Le menu du sommet est particulièrement chargé. Les dirigeants vont d’abord essayer de débloquer le traité de Lisbonne, qui doit encore être ratifié par la République tchèque et son président eurosceptique rétif. Pour y parvenir, ils devraient dans la soirée accepter de lui accorder la dérogation qu’il demande pour empêcher toute restitution aux Allemands expulsés des Sudètes en 1945. En arrière-plan du traité de Lisbonne, se pose aussi la question du choix du futur président stable de l’Union européenne, fonction prévue par le texte. même si officiellement la question n’est pas à l’ordre du jour. Plusieurs candidats sont en lice. Le Premier ministre britannique Gordon Brown va, selon la BBC, faire campagne auprès de ses collègues pour porter la candidature de son prédécesseur, Tony Blair, longtemps considéré comme le grand favori pour ce poste. Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker se pose en rival. Le nom d’un autre participant au sommet, le Premier ministre Néerlandais Jan Peter Balkenende, a également été cité, mais il a déclaré mercredi n’être pas candidat.
Le Premier ministre letton Valdis Dombrovskis a indiqué quant à lui qu’il allait proposer au sommet la candidature de l’ancienne présidente du pays, Vaira Vike-Freiberga.
Les 27 dirigeants européens doivent également impérativement surmonter leurs divisions sur le climat alors que le sommet mondial de Copenhague a lieu dans seulement six semaines. Ils veulent essayer de se mettre d’accord sur le montant de l’aide financière à apporter aux pays pauvres pour les aider faire face aux effets du réchauffement.
La Commission européenne a évalué à 100 milliards d’euros par an les besoins en financement des pays les pauvres pour faire face au changement climatique. L’UE s’est engagée à prendre sa „juste part“, mais n’a pas réussi à trouver un accord sur qui doit payer et à quel niveau.

Les candidats possibles pour représenter l’Europe 
Voici la liste non exhaustive des responsables dont les noms sont évoqués pour les postes de président de l’Union européenne et de Haut représentant des affaires étrangères – sorte de chef de la diplomatie – prévus par le traité de Lisbonne. Le choix pour ces deux fonctions devrait commencer à être discuté jeudi et vendredi en marge du sommet des dirigeants européens.
1/ PRESIDENT

TONY BLAIR: A 56 ans, il présente l’avantage, pour une Union européenne qui redoute d’être tenue à l’écart du trilogue Etats-Unis/Chine/Russie, d’être connu et charismatique. Mais aussi l’inconvénient d’avoir soutenu la guerre en Irak et dirigé un pays très eurosceptique, à l’écart de l’euro ou de la zone Schengen. Il aura du coup beaucoup de mal à s’imposer.
JEAN-CLAUDE JUNCKER: L’inoxydable Premier ministre luxembourgeois, doyen des dirigeants en exercice de l’UE, se pose en rival de Tony Blair en arguant de ses lettres de créances européennes. On lui reproche toutefois d’être resté trop effacé lors de la crise financière à l’automne 2008, alors qu’il préside aussi le forum des ministres des Finances de la zone euro.
JAN PETER BALKENENDE: Le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende a affirmé mercredi qu’il n’était „pas candidat“. Mais le mode de désignation au sein de l’UE, fait de marchandages en coulisses, fait qu’on se déclare rarement ouvertement avant la décision. Il est considéré comme un président potentiel de compromis même s’il manque d’aura et est quasiment inconnu sur la scène internationale.

PAAVO TAPIO LIPPONEN: l’ancien chef du gouvernement finlandais souffre du même handicap que le précédent. Il a toutefois publié jeudi dans le Financial Times une tribune sur l’avenir institutionnel de l’UE qui ressemble fort à une déclaration d’intérêt pour le poste. Ce social-démocrate permettrait de réaliser un équilibre politique en Europe dans la mesure où deux hommes de centre-droit (José Manuel Barroso et Jerzy Buzek) dirigent déjà deux institutions de l’UE: la Commission et le Parlement.
MARY ROBINSON: L’ancienne présidente de la République d’Irlande vient de faire savoir qu’elle ne „pouvait envisager d’accepter le défi“. Mais elle est souvent citée comme candidate potentielle. Le symbole serait fort pour l’UE: une femme pour occuper le premier poste de président stable du Conseil européen.
TARJA HALONEN: La présidente finlandaise, 65 ans, une sociale-démocrate, n’a pas fermé la porte à sa candidature
VAIRA VIKE-FREIBERGA: L’ancienne présidente lettone est elle ouvertement candidate de son pays pour le poste. Mais ses chances sont très faibles, selon des diplomates.

2/ HAUT REPRESENTANT
Les noms les plus évoqués sont ceux du ministre britannique travailliste des Affaires étrangères DAVID MILIBAND, si Tony Blair échoue pour la présidence, du chef de la diplomatie suédoise CARL BILDT, du Finlandais OLLI REHN, commissaire européen à l’Elargissement, et de l’Autrichienne URSULA PLASSNIK.