Secouée par la polémique, l’UE tente de serrer les rangs face à la crise

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Les dirigeants de l'UE se retrouvent dimanche en sommet spécial pour tenter d'en finir avec leur polémique sur le protectionnisme, qui entame leur crédibilité pour lutter ensemble contre la crise économique.


Témoin des frictions des dernières semaines, neuf pays de l’Est de l’UE se retrouveront d’abord à 11H00 (10H00 GMT), à l’invitation du Premier ministre polonais Donald Tusk. Le sommet à 27 démarrera après, à 13H00 (12H00 GMT). Plusieurs des pays de l’Est, qui ont vu leur forte croissance brutalement interrompue, estiment que l’UE ne les aide pas assez face à la tourmente financière.
Le Premier ministre hongrois Ferenc Gyurcsany, dont le pays a, comme la Lettonie, déjà eu recours à l’aide du FMI, devrait réclamer à nouveau un plan de soutien européen de 100 milliards d’euros aux banques de l’Est mais avec l’annonce vendredi d’un plan de 24,5 milliards d’euros pour aider les banques et entreprises de l’Est par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Banque européenne d’investissement et la Banque mondiale, le Hongrois pourrait manquer d’arguments. M. Gyurcsany et M. Tusk ont aussi demandé cette semaine une intégration accélérée de leur pays à la zone euro mais, conscients qu’une demande d’assouplissement des critères d’adoption de l’euro pourrait être mal reçue par les 16 pays utilisant déjà la monnaie unique, les pays de l’Est devraient insister surtout sur leur refus du protectionnisme. Les „nouveaux“ pays membres soutiennent en effet la présidence tchèque de l’UE dans la dispute qui l’a opposée à la France ces dernières semaines. Nicolas Sarkozy a profondément irrité Prague en annonçant que le plan français d’aide à l’industrie automobile serait conditionné au refus de toute délocalisation „en Tchéquie ou ailleurs“. Le Premier ministre libéral Mirek Topolanek, dont le pays est le premier producteur d’automobiles en Europe de l’Est, a dénoncé un „protectionnisme“ inacceptable. Depuis, la Commission et d’autres pays ont aussi dénoncé les risques de protectionnisme.
Les difficultés de l’automobile, l’un des premiers employeurs privés en Europe, s’aggravent: l’Espagne et l’Italie prévoient aussi des mesures conditionnées au maintien de l’emploi sur leur territoire et six membres de l’UE réclament l’aide à Bruxelles. Bruxelles a rejeté mercredi l’initiative française d’un plan européen de soutien au secteur rappelant les nombreux outils déjà à la disposition des Etats pour aider les constructeurs. La Commission et la présidence tchèque craignent aussi un trop fort dérapage des déficits publics, même si des pays comme la France répondent que la crise doit avoir la priorité. Même si un aparté Toponalek-Sarkozy, avec la future présidence suédoise de l’UE, est prévu pour tenter d’apaiser les différends, l’ambiance s’annonce lourde.
D’autant que le malaise va plus loin. Après le sommet des pays européens du G20 dimanche dernier à Berlin, plusieurs pays, dont le Luxembourg, la Belgique et la Suède, se sont plaints d’être exclus des rencontres restreintes qui se multiplient depuis le début de la crise. „Il y a cette mentalité maintenant dans l’UE que les grands pays décident et les petits et les moyens n’ont qu’à suivre“, a indiqué le chef de la diplomatie luxembourgeoise Jean Asselborn. „L’UE ne peut pas mettre toute son énergie dans la lutte contre la crise si elle n’est pas solidaire.“