Scandale au Japon: le chef de l’opposition écarte toute idée de démission

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Le chef de l'opposition japonaise Ichiro Ozawa, favori des prochaines législatives, a affirmé mercredi qu'il ne démissionnerait pas malgré une enquête de la justice sur un financement politique illégal.

Le président du Parti démocrate du Japon (PDJ-centre) a estimé qu’il n’avait rien à se reprocher et accusé en retour le gouvernement d’avoir orchestré ce scandale en prévision du scrutin, prévu au plus tard en septembre. „Je ne me sens pas coupable de quoi que ce soit et mon assistant a agi légalement en accord avec la loi sur le contrôle des fonds politiques“, a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse. En réponse à une question sur son éventuelle démission, il a répondu: „Je ne vais pas prendre telle ou telle décision à cause de cette affaire“. La justice soupçonne le comité de soutien de M. Ozawa d’avoir encaissé entre 2003 et 2006 des dons de 21 millions de yens (170.000 euros) provenant de deux organisations de lobbying, qui faisaient en fait transiter de l’argent du groupe de BTP Nishimatsu Construction. Selon la loi, les entreprises peuvent donner de l’argent à des partis politiques, mais pas à des hommes politiques ou à leur comité de soutien. Le parquet de Tokyo a ordonné mardi l’interpellation du secrétaire de M. Ozawa, Takanori Okubo, responsable de la comptabilité de son comité de soutien, et a dépêché mercredi une douzaine d’inspecteurs pour perquisitionner le bureau de M. Ozawa, dans sa circonscription de la préfecture d’Iwate (nord). Ce dernier a affirmé qu’il n’avait aucun moyen de soupçonner les deux groupes de lobbying d’être financés par Nishimatsu. „Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, nous n’avons rien fait de répréhensible. J’ai déclaré les fonds politiques de façon tout à fait transparente, et je ne comprends pas du tout pourquoi on a procédé à une arrestation et à une enquête“, a dit M. Ozawa. En politicien chevronné, il a immédiatement contre-attaqué, accusant le gouvernement du Premier ministre Taro Aso, en chute libre dans les sondages, d’avoir manipulé la justice pour ruiner les chances de l’opposition. „Cette enquête sans précédent est déclenchée alors que les élections sont dans toutes les têtes. Je considère que d’un point de vue politique ou légal, il s’agit d’une enquête injuste“, a-t-il dit. Cette affaire survient au plus mauvais moment pour le PDJ, le principal parti d’opposition, donné jusqu’ici favori dans les sondages pour succéder aux conservateurs du Parti Libéral-Démocrate (PLD). „C’est un coup dur pour Ozawa et aussi pour le PDJ“, a commenté Kiichi Fujiwara, professeur de politique internationale à l’Université de Tokyo. „Mais cette affaire peut en retour infliger également un coup au PLD“, a-t-il averti.
Tetsuro Kato, professeur de sciences politiques à l’Université Hitotsubashi, dans la banlieue de Tokyo, pense que „la méfiance générale à l’égard des politiques va être renforcée par ce scandale et risque de toucher également les représentants du parti au pouvoir“. Le porte-parole du gouvernement a rejeté les accusations de M. Ozawa, affirmant que „le Japon est une démocratie mûre et un Etat de droit“. Yoshiaki Kobayashi, professeur de sciences politiques à l’Université Keio à Tokyo, a indiqué qu’au moins 19 parlementaires — y compris dans les rangs du parti au pouvoir — figuraient sur la liste des bénéficiaires de dons de Nichimatsu.
„On va voir jusqu’où va s’étendre le scandale“, a-t-il dit.