Sarkozy promet de combattre les „terroristes espagnols“

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L'assassinat d'un policier par un commando présumé de l'ETA a fourni l'occasion à Nicolas Sarkozy, sommé par ses troupes de renouer avec les "fondamentaux de la droite", de durcir de nouveau le ton, jeudi, sur la lutte contre l'insécurité.

A trois jours du second tour d’élections régionales mal engagées pour sa majorité, le chef de l’Etat est allé rencontrer la famille et les collègues du brigadier-chef Jean-Serge Nérin au commissariat de Dammarie-les-Lys, en Seine-et-Marne. Il s’est prononcé à cette occasion en faveur d’une application systématique d’une peine de 30 ans de prison aux assassins d’agents en charge de l’autorité publique.

Il a par ailleurs dit avoir des „éléments assez précis“ impliquant l’organisation séparatiste basque espagnole dans la mort du sous-officier de 52 ans, abattu alors qu’il intervenait avec sa patrouille sur un vol de voitures. „Ceux qui ont assassiné Jean-Serge Nérin seront retrouvés et seront châtiés avec la plus grande sévérité“, a déclaré Nicolas Sarkozy, qui assistera mardi aux obsèques avec le président du gouvernement espagnol, José Luiz Rodriguez Zapatero.

„La France ne se laissera pas intimider par les terroristes espagnols“, a-t-il poursuivi. „Nous sommes aux côtés de la démocratie espagnole et nous combattons les terroristes.“ C’est la première fois qu’un policier français est abattu en France par des membres présumé de l’ETA.

Accompagné par les ministres de la Justice et de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux, Nicolas Sarkozy a promis une mobilisation „totale et sans merci“ de la police et de la gendarmerie françaises contre l’organisation. „Que nul ne puisse imaginer que le territoire de la République française soit une base arrière tranquille pour des terroristes et des assassins“, a-t-il ajouté. Le chef de l’Etat a cependant rapidement élargi son propos à d’autres cas d’agressions de policiers. Il a rappelé que deux cambrioleurs avaient écrasé le 27 décembre un policier contre un mur, dans le même département, et que des délinquants avaient récemment roulé en voiture sur la tête d’un autre fonctionnaire de police, à Tarascon.

De l’insulte à l’assassinat

„Nous allons travailler avec la Garde des Sceaux pour que la peine réellement perpétuelle, je veux dire les 30 ans, puisse s’appliquer systématiquement pour ceux qui portent atteinte à la vie d’un agent en charge de l’autorité publique“, a-t-il dit. Les meurtres de policiers sont aujourd’hui passibles de la perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans. Selon l’Union syndicale des magistrats (USM), l’application systématique d’une peine incompressible se heurte au principe constitutionnel d’individualisation de la peine, qui contraint les juges à adapter celle-ci aux circonstances et aux personnes.

„Nous comprenons l’émotion des policiers mais nous ne pensons pas qu’un terroriste qui a devant lui un policier va hésiter à tirer parce que la peine de sûreté encourue passera de 22 à 30 ans“, fait également valoir Christophe Régnard, président l’USM, le principal syndicat de magistrats. Nicolas Sarkozy veut aussi que „la moindre insulte“ ou „le moindre manque de respect“ ait des „conséquences judiciaires“. Accepter des insultes contre un policier, un gendarme ou un fonctionnaire derrière son guichet „veut dire qu’on se prépare à accepter par la suite que la même personne soit frappée“, a-t-il expliqué. „Et si on accepte que la même personne soit frappée (…) ça veut dire qu’on se prépare à ce qu’elle soit blessée, et si on accepte ça, on a des assassinats.“

L’outrage à agent de la force publique existe déjà dans le code pénal, de même que les „menaces de mort“, avec circonstance aggravante si elles visent un agent de la force publique. Le chef de l’Etat a redit „toute sa confiance“ et son soutien à Brice Hortefeux, dont le bilan est contesté. „La violence doit reculer dans notre pays et elle reculera“, a ajouté Nicolas Sarkozy, qui a également évoqué la mort d’un partisan du PSG des suites de blessures infligées le 28 février par des supporters rivaux du même club de football parisien.

En 2009, Nicolas Sarkozy avait présidé à l’Elysée une importante réunion consacrée à la lutte contre l’insécurité, quelques jours avant les élections européennes. La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a dénoncé jeudi le „retour des vieilles ficelles“ et une volonté de récupération électoraliste des problèmes de sécurité. Reuters