Salvador: 144 morts, au moins 72 disparus dans les torrents de boue

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Les secouristes tentaient de rétablir les communications terrestres mardi au Salvador, pour atteindre quelque 37 localités isolées depuis le passage des pluies torrentielles qui ont fait 144 morts et au moins 72 disparus dans ce pays d'Amérique centrale.

Il pourrait même y avoir jusqu’à 500 disparus, ensevelis dans la boue, selon la presse locale de mardi, premier jour d’un deuil national de 72 heures. Soixante personnes sont portées disparues dans la seule localité de Verapaz, la plus touchée par la catastrophe, à 70 km à l’est de la capitale. De nombreuses maisons ont été emportées par les rivières en crue et les coulées de boue dans cette bourgade de 6.800 habitants. Parmi les miraculés retrouvés par les secours, le petit Jose Rodas, 9 ans, sauvé après avoir été prisonnier des décombres de sa maison pendant dix heures. Comme il ne sait pas encore que ses parents et ses soeurs sont morts et ont été enterrés lundi à Ilobasco (nord-est), il ne cesse de demander aux infirmières pourquoi sa famille ne vient pas le voir, selon la presse locale. Trois jours de pluies diluviennes, nées de la conjonction d’une zone de basse pression et de l’humidité apportée par le passage de l’ouragan Ida, ont emporté 18 ponts et coupé plusieurs routes. Des entreprises de construction ont mis à disposition hommes et matériel pour aider le ministère des Travaux publics à dégager ces axes. Des spécialistes venus du Venezuela et techniciens de la Commission économique pour l’Amérique latine (Cepal) ont commencé à évaluer les dégâts. Il faudra au moins 80 millions de dollars pour rebâtir les ponts et les routes, selon les premières estimations du ministère des Travaux publics. Le Guatemala voisin a envoyé des secouristes, de la nourriture et de l’eau, le Nicaragua et le Venezuela des médicaments. Cuba, le Japon, Panama ou encore l’Union européenne ont également offert leur soutien. L’assistance aux 12.930 sinistrés encore réfugiés mardi dans 118 centres d’hébergement provisoire est l’autre priorité. „On travaille intensément à pourvoir aux besoins des sites d’hébergement“, a déclaré M. Melendez. Dans ces écoles, églises ou salles communales, des équipes du ministère de la Santé ont commencé à prendre des mesures de prévention contre les risques d’épidémie.
Les réfugiés, eux, s’interrogent sur leur avenir, comme Josefa Moreno, hébergée dans une école publique avec ses deux fils de 10 et 12 ans, après avoir perdu sa maison d’un faubourg de la capitale „Le jour où les pluies sont tombées j’étais avec mes fils. Nous avons entendu comme un bruit de tables cassées, et c’était le courant de la rivière qui détruisait les maisons des voisins. J’ai empoigné mes gamins et nous avons couru un peu plus haut, et c’est après seulement que j’ai vu que l’eau emportait ma petite maison“, a-t-elle raconté à l’AFP entre deux sanglots. Des pluies diluviennes ont également été enregistrés au Mexique, au Honduras et au Guatemala, sans faire de victimes ni de dégâts comparables. Ida, qui a également laissé 13.000 sinistrés au Nicaragua voisin, s’est affaibli en remontant vers le nord. Après que la dépression eut touché la côte sud des Etats-Unis mardi matin, les vents dans son sillage sont retombés à 55 km/h selon le centre national des ouragans (NHC) basé à Miami, en Floride (sud-est).