Roumanie/Législatives: la gauche en tête mais minoritaire

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

La gauche social-démocrate (PSD, opposition) est arrivée en tête des élections législatives dimanche en Roumanie, avec une avance de 5 points sur son principal adversaire, le Parti démocrate libéral (PDL, opposition), selon deux sondages à la sortie des bureaux de vote.

 Le PSD, allié pour l’occasion au Parti conservateur (PC), est crédité d’environ 36% des suffrages selon ces sondages par Insomar et CCSB, devant le PDL, dont est issu le président Traian Basescu, crédité lui d’environ 30,5% des voix.
Les libéraux (PNL, au pouvoir) du Premier ministre Calin Tariceanu sont arrivés en troisième position, avec 20% de voix, selon ces deux sondages. Avec près de 7% des voix, l’Union démocratique des Magyars (UDMR, alliée au gouvernement) est la seule autre formation à entrer au Parlement et devient une nouvelle fois un interlocuteur important dans la négociation d’une coalition. En revanche, le Parti de la Grande Roumanie (PRM, extrême droite), devenu en 2000 la deuxième force politique du pays, se retrouve pour la première fois en dehors de l’Assemblée. Proclamant la „victoire“ du PSD, son président Mircea Geoana a aussitôt „invité tous les partis politiques et le président Traian Basescu à un dialogue ouvert“, en vue de la formation d’une majorité. „Les sociaux-démocrates doivent diriger le gouvernement. Il n’y a aucune excuse pour ignorer la volonté de l’électorat, clairement exprimée“, a assuré M. Geoana, candidat déclaré au poste de Premier ministre. Son optimisme était toutefois tempéré par le président du PDL, Emil Boc, pour qui „aucun parti n’a obtenu plus de 50% des voix pour pouvoir prétendre à former seul le gouvernement“, comme le veut la Constitution. „Si vainqueur il y a eu, c’est plutôt la droite“, a-t-il ajouté, suggérant un retour à l’alliance de centre-droit entre son parti et le PNL, arrivée au pouvoir en 2004, avant d’éclater en 2007. M. Boc ne faisait que répéter la position du chef de l’Etat, qui a affirmé que la droite serait „plus à même de mettre en oeuvre un programme anti-crise“ et insisté que le choix du prochain Premier ministre, et donc du parti appelé à former la majorité, lui appartiendrait. S’il confirme les derniers sondages pré-électoraux, le score du PSD est moindre que celui espéré par ses responsables, laissant ouvertes toutes les options, soulignent les analystes. „La responsabilité du président Basescu est énorme car la Roumanie traverse la période la plus difficile depuis 1990“, a déclaré à l‘AFP le politologue Iosif Boda.
„En raison de la campagne électorale, les partis politiques ont évité de parler sérieusement de la crise économique et personne n’a osé évoquer des mesures d’austérité“, qui risquent de devenir indispensables en 2009, a-t-il souligné.
Même analyse pour l’éditorialiste du quotidien Gandul, Cristian Tudor Popescu, selon qui „tout dépend de l’attitude de M. Basescu“. „La question est de savoir s’il est plus préoccupé par ses chances d’obtenir un deuxième mandat de président, en 2009, que par la nécessité de trouver rapidement une formule de gouvernement bénéfique pour le pays“, a-t-il estimé. Avant toute prédiction, „il faut prendre en compte deux éléments: l’arithmétique des coalitions possibles et l’imprévisibilité du président Basescu“, a estimé de son coté l’éditorialiste de Cotidianul, Doru Buscu. Les premiers résultats partiels de ces élections, organisées pour la première fois selon le mode uninominal et marquées par un faible taux de participation, devraient être publiés lundi matin par le Bureau électoral central (BEC).