Rififi chez les sociaux-démocrates allemands

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Rien ne va plus chez les sociaux-démocrates allemands qui, de l'énergie nucléaire à la politique socio-économique, se disputent ouvertement sur la stratégie nécessaire pour remonter le courant alors qu'ils chutent dans les sondages.

Rien ne va plus chez les sociaux-démocrates allemands qui, de l’énergie nucléaire à la politique socio-économique, se disputent ouvertement sur la stratégie nécessaire pour remonter le courant alors qu’ils chutent dans les sondages. Les instances dirigeantes du SPD ont indiqué lundi qu’il tentaient d’endiguer la dernière crise en date, créée par la processus d’exclusion du parti –à l’initiative d’une fraction de gauche– de Wolfgang Clement. Cet ancien ministre de l’Economie du gouvernement de Gerhard Schröder, sur la sellette pour avoir critiqué, en janvier à la veille d’élections régionales en Hesse (ouest), Andrea Ypsilanti, la chef de file du parti qui a été battue de peu par les conservateurs. La commission de Rhénanie du Nord-Westaphalie s’est prononcée la semaine dernière en faveur de l’exclusion de M. Clement. La direction du parti a pour sa part donné son feu vert lundi pour engager une procédure d’examen d’une exclusion éventuelle de M. Clement. Le sécrétaire-général du parti, Hubertus Heil, a laissé entendre lors d’une conférence de presse que la direction tentait de „jeter des ponts“ entre la commission et M. Clement, mais qu’il fallait que chacune des parties y mette du sien. La commission régionale a proposé de renoncer à la mesure d’exclusion en échange d’un engagement de M. Clement à ne plus s’en prendre à des candidats du parti. Ce dernier a toutefois répondu qu’il se réservait le droit de s’exprimer en toutes circonstances. La décision de la commission avait précipité une querelle au sein du parti entre tenants de son aile droite et partisans de son aile gauche sur fond de polémique sur l’énérgie nucléaire et la politique socio-économique du parti à l’approche des élections générales de l’an prochain. M. Clement, un des principaux artisans de la politique de réformes de l’Etat-providence, est aujourd’hui partisan du maintien en Allemagne de l’énérgie nucléaire, étant passé dans le secteur privé où il travaille pour une compagnie d’electricité disposant d’une centrale nucléaire. C’est d’ailleurs au sujet du nucléaire que M. Clement avait interpellé Mme. Ypsilanti qui approuve à fond la politique de sortie de l’atome préconisé par le parti. Sociaux-démocrates et Verts, lorsqu’ils gouvernaient sous le chancelier Gerhard Schröder, avaient conclu un accord pour l’abandon progressif du nucléaire d’ici 2021. Dans le contrat de coalition avec le SPD, les conservateurs d’Angela Merkel se sont engagés à ne pas revenir sur cet accord, mais la chancelière a clairement fait entendre qu’elle allait faire campagne aux prochaines élections pour une extention de la durée de vie des installations nucléaires les plus modernes. „Il n’est pas possible d’assurer les besoins énergétiques supplémentaires des 10 prochaines années grâce à la seule énergie solaire,“ selon M. Clement, qui a qualifié cette politique de „totalement fantaisiste“. Les querelles au sein du SPD interviennent à un moment où le parti ne recueille plus le soutien que d’environ un électeur sur quatre et qu’un nouveau parti, Die Linke, une formation rassemblant des mécontents de la sociale-démocratie et les héritiers du parti communiste de RDA, gagne du terrain à son dépens.