Réunion de 46 pays d’Europe pour faire le bilan du „processus de Bologne“

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Les représentants de 46 pays se réunissent mardi et mercredi à Louvain-la-Neuve (Belgique) pour dresser le bilan de l'harmonisation européenne des études supérieures, dit "processus de Bologne", et relancer à l'horizon 2020 une mobilité universitaire qui peine à décoller.

Le 19 juin 1999, 29 pays européens réunis à Bologne se sont engagés à créer un Espace européen de l’Enseignement supérieur. Objectifs: faire converger les architectures universitaires (études, cursus) afin de faciliter la reconnaissance des diplômes en Europe et la mobilité étudiante.

Pour cela, des outils ont été préconisés: doter les systèmes universitaires des cycles licence/master/doctorat (dits „LMD“), adopter un système de crédits (les „ETCS“, unités de valeur qui représente le volume de travail effectif de l’étudiant) transférables d’un pays à un autre, mettre en place des „suppléments au diplôme“ (certificat fournissant une description détaillée du cursus suivi aidant à la reconnaissance des qualifications) ou encore, développer un modèle européen d’assurance qualité. „En 10 ans, il y a eu une prise de conscience du besoin de modernisation des universités, et depuis, les pays y réfléchissent en permanence“, a affirmé à l’AFP Lesley Wilson, secrétaire générale de l’Association européenne des universités (EUA).

Selon elle, parmi les „succès“ concrets, figure la mise en oeuvre des structures LMD, „mais il ne faudrait pas s’arrêter là, maintenant il faut travailler sur le contenu des programmes“. Au ministère (français) de l’Enseignement supérieur, on estime „indiscutable“ le succès du processus, qui a „entraîné des réformes structurelles d’ampleur“ dans la plupart des pays européens et suscite l’intérêt de pays hors Europe. Pour autant, de nombreux acteurs soulignent des limites. La mobilité étudiante et enseignante européenne reste très timide. Difficile à chiffrer, elle est estimée à environ 3,5% au niveau européen. Les échanges Erasmus, par exemple, sont en baisse ou stagnent chez les plus anciens Etats membres de l’Union européenne, selon la Commission européenne. Autre point faible: „presque la moitié des institutions participant au processus estiment que des problèmes se posent aux étudiants pour la reconnaissance des périodes passées à l’étranger“, a affirmé Mme Wilson. „Sur ces deux objectifs – qui étaient les principaux de Bologne – on est très loin du compte“, estime Maria Cotora, responsable de la commission internationale au sein du syndicat étudiant Unef. „Aujourd’hui il n’y pas de reconnaissance automatique des qualifications d’un pays à un autre. La mobilité est faible pour cette raison mais aussi à cause de l’insuffisance du montant des bourses européennes et des aides des Etats“, a-t-elle souligné. Le principal objectif que devraient se fixer les 46 pays à Louvain concernera donc ce sujet: d’ici 2020, 20% des diplômés devront avoir effectué une partie de leurs études ou un stage à l’étranger, selon le projet de communiqué que l’AFP s’est procuré. Celui-ci insistera aussi sur la formation tout au long de la vie, le travail sur l’assurance qualité des diplômes. Pourrait aussi être discutée la question controversée de la mise en place de classements – ou „cartographies“ – des universités européennes. Reste que ce processus rencontre des résistances: des opposants y voient l’imposition de „réformes à la logique néolibérale“. Ils organisent un „contre-sommet“, entamé samedi et qui dure jusqu’à mercredi, avec manifestations mardi et mercredi à Louvain et Bruxelles.