République tchèque: turbulences politiques avant la présidence de l’UE

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Neuf semaines avant de prendre la présidence tournante de l'UE, la République tchèque s'enfonce dans les turbulences politiques après une nouvelle débâcle électorale du parti libéral ODS du Premier ministre Mirek Topolanek.

L’ODS a essuyé deux défaites successives, le 18 octobre aux élections régionales, puis le 25 aux sénatoriales, laissant l’opposition social-démocrate prendre le contrôle des 13 régions en jeu et perdant sa majorité constitutionnelle au Sénat.
 
La position du Premier ministre qui a survécu de justesse à un vote de défiance cette semaine semble de plus en plus fragile alors que même le président Vaclav Klaus, fondateur de l’ODS, a qualifié les élections de réferendum sur la performance du chef du gouvernement. „Ces élections ont été une forme de référendum sur Mirek Topolanek, les électeurs ont dit qu’ils voulaient un changement de style de politique, avec moins d’arrogance“, a-t-il déclaré lors d’un débat télévisé. Le chef de l’Etat n’est cependant pas allé jusqu’à exiger le départ du Premier ministre, en laissant cette décision au parti libéral ODS, que préside ce dernier. „C’est à eux de dire si (les résultats de) 0 à 13 et 3 à 23 sont OK… ce n’est pas à moi“, a-t-il dit.
La semaine dernière, lors des élections régionales, l’opposition social-démocrate a raflé les 13 régions en jeu, les libéraux ne conservant que la région de Prague dont le calendrier électoral est différent. Aux élections sénatoriales, les sociaux démocrates (CSSD, gauche) ont remporté 23 des 27 sièges en lice, tandis que les libéraux de l’ODS obtenaient trois sièges et les communistes un. Les libéraux qui contrôlaient 41 des 80 sièges sénatoriaux depuis 2006 ont perdu leur majorité constitutionnelle au Sénat mais conservent le contrôle de la chambre haute grâce à leurs partenaires de coalition. La direction de l’ODS a prévu une réunion extraordinaire dimanche soir pour discuter des conséquences à tirer. Si son parti le désavoue, le Premier ministre peut démissionner mais il peut aussi décider ne pas en tenir en compte ou bien opter pour un simple remaniement ministériel.
Pour l’instant, M. Topolanek a simplement indiqué que sa décision n’était pas prise mais qu’il s’exprimerait lundi matin. L’opposition de gauche demande la tenue d’élections anticipées et la formation d’un gouvernement provisoire d’union nationale pendant la présidence de l’UE. Le Premier ministre, lui, considère qu’il faut maintenir le gouvernement actuel en place pour une meilleure gestion de la présidence européenne que le pays doit assurer à compter du 1er janvier 2009, après la France, comme il l’a dit cette semaine devant le parlement. A contre-pied, le très eurosceptique Klaus pense que „la présidence (européenne) est une chose sans importance“. „L’idée que nous sommes paralysés parce que nous allons avoir la présidence européenne est fausse“, a-t-il affirmé dimanche.
Avec la nouvelle composition du Sénat, ses critiques du traité de Lisbonne auront désormais moins d’échos: les eurosceptiques de l’ODS n’ont plus assez de voix pour bloquer la ratification du Traité qui doit être présenté aux deux chambres du parlement une fois que la cour constitutionnelle aura rendu son avis, attendu le 10 novembre.
 Leur affaiblissement risque par ailleurs de retarder le processus de ratification de l’accord bilatéral entre Prague et Washington sur l’installation d’un radar antimissile sur le sol tchèque, projet qui a suscité l’hostilité de l’opinion publique et divisé les parlementaires.