Réchauffement climatique: Sarkozy à Manaus pour rallier les pays amazoniens

Réchauffement climatique: Sarkozy à Manaus pour rallier les pays amazoniens

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Le président français Nicolas Sarkozy s'est efforcé jeudi à Manaus de convaincre les pays amazoniens d'agir vite et fort contre le réchauffement climatique, et s'est félicité que les Etats-Unis et la Chine aient pour la première fois mis des offres sur la table pour réduire leur pollution.

A une dizaine de jours du sommet de Copenhague sur le climat (7-18 décembre), M. Sarkozy avait été invité par son homologue brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à participer, dans la capitale du vaste Etat d’Amazonas (nord du Brésil), à une réunion des huit Etats signataires du Traité de coopération de l’Amazonie (TCA): outre le Brésil, le Venezuela, la Colombie, le Pérou, la Bolivie, l’Equateur, le Surinam et le Guyana. Les présidents français et brésilien ont cherché à rallier ces pays au texte co-signé par eux le 14 novembre à Paris, qui détaille les grandes lignes minimales de l’accord que tous deux souhaitent voir adopter à Copenhague. Leur objectif final est une „réduction mondiale d’au moins 50% d’ici à 2050 par rapport à 1990“ des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cette rencontre a toutefois pâti de l’absence des principaux chefs d’Etat de la région, notamment du Vénézuélien Hugo Chavez et de son rival colombien Alvaro Uribe. Le premier a prétexté un manque de temps, le second n’a pas donné d’explication. Le président bolivien Evo Morales n’est pas là non plus. Mais M. Sarkozy a minimisé ces absences, jugeant au contraire „extrêmement positif“ que la France, qui „ne bénéficie pas du statut d’abservateur“ au TCA malgré le fait que son département de la Guyane partage 700 km de frontière avec l’Amazonie, ait néanmoins été reconnue par les pays de la région comme „un Etat amazonien“.
Autre sujet de satisfaction pour le chef de l’Etat: les propositions chiffrées que viennent de faire les Américains et les Chinois pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. „Les dernières déclarations de Barack Obama et des dirigeants chinois sont extrêmement encourageantes pour faire de Copenhague un succès“, a affirmé M. Sarkozy, lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Lula. „Je veux rendre hommage au courage du président Obama qui a fixé des objectifs“ en matière de lutte contre le réchauffement de la planète, a-t-il insisté. M. Sarkozy a toutefois implicitement critiqué la décision de M. Obama de se rendre à Copenhague le 9 décembre et non les 17 et 18, comme le feront les autres chefs d’Etat. „Cela va être difficile de faire un sommet intermédiaire et je ne voudrais surtout pas que ce soit discourtois à l’endroit des Danois et des soixante-six chefs d’Etat et de gouvernement qui ont déjà donné leur accord pour participer à la conférence“, a-t-il affirmé. M. Lula a lui aussi exprimé sa satisfaction. „Il y a une semaine, il semblait que le sommet de Copenhague pouvait être un échec“ mais aujourdhui, les Etats-Unis et la Chine présentent „des objectifs chiffrés, même si ce n’est pas les chiffres que j’aurais souhaité“, a-t-il ajouté. Pékin a annoncé jeudi vouloir baisser son „intensité carbonique“ (émissions polluantes par unité de PIB) de 40 à 45% d’ici 2020 par rapport à 2005. La veille, Washington avait présenté, sur la même année de référence, des objectifs de réduction de ses émissions de 17% en 2020 et 42% en 2030. Alors que la déforestation est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre, M. Sarkozy a également proposé que 20% des crédits qui seront alloués déans les trois ans à venir par les pays riches aux pays pauvres pour lutter contre le réchauffement climatique seraient consacrés à la protection des forêts.