/ Raul Castro pour une semaine en Russie, l'ancien allié de la Guerre froide
Ce déplacement sera le premier depuis plus de vingt ans d’un numéro un cubain en Russie, qui se montre de plus en plus active sur la scène internationale. Le frère de Raul, Fidel, s’y était rendu en 1987, pour le 70e anniversaire de la Révolution d’Octobre. Mais les observateurs ne croient pas que ce séjour, annoncé pour durer jusqu’au 4 février, soit l’occasion de conclure une alliance stratégique comparable à celle ayant autrefois existé, quand des milliards de dollars étaient déversés par les Soviétiques pour soutenir le régime castriste. „Ce genre de relations ne peut pas se répéter. Elles devraient être plus rationnelles et plus pragmatiques“, a expliqué à l‘AFP Vladimir Davydov, directeur de l’Institut russe de l’Amérique latine. Le vice-Premier ministre Igor Setchine, qui avait lui-même effectué en novembre son troisième séjour en l’espace de quelques mois à La Havane, a, de son côté, qualifié d’événement „historique“ la visite de Raul Castro. Il a en effet souligné qu’il ne s’agissait que de son deuxième voyage officiel à l’étranger (après celui en décembre 2008 au Venezuela), depuis qu’il a accédé en juillet 2006 aux plus hautes fonctions à Cuba en remplacement de son frère. Les relations entre les deux pays se sont réchauffées après cette passation de pouvoir. „Quand on nous dit parfois que la Russie a laissé tomber Cuba il y a vingt ans, je ne peux pas être d’accord“, même si „naturellement, Cuba s’est retrouvé coupé de l’aide que lui fournissait naguère l’URSS“, s’est insurgé M. Setchine, cité dans la presse. Signe de ce retour en force dans les Caraïbes qui ne vise officiellement, comme le répètent à l’envi les responsables à Moscou, „aucun pays tiers“, comprendre les Etats-Unis, de nombreux dirigeants politiques de premier rang, hommes d’affaires et même dignitaires religieux russes ont défilé ces derniers mois à La Havane.
Avec en point d’orgue la visite en novembre de Dmitri Medvedev, la première en huit ans d’un président russe. Sans oublier l’escale le mois suivant dans l’île de trois navires de guerre russes, sans précédent depuis l’effondrement de l’URSS, fin 1991, qui avait entraîné une très grave crise économique à Cuba. Tandis que Fidel Castro avait vertement dénoncé en 2001 la décision unilatérale de Vladimir Poutine, alors chef de l’Etat, de fermer une base d’écoutes installée en 1964 à Lourdes, dans la banlieue de La Havane. Depuis, un virage à 180 degrés a été amorcé, avec la volonté de développer les relations économiques, dans des secteurs aussi variés que les hydrocarbures, l’extraction du nickel, l’industrie pharmaceutique, les biotechnologies, les télécommunications, l’informatique et le tourisme. La coopération en matière de défense se poursuit parallèlement, surtout que de nombreux équipements de l’armée cubaine sont de fabrication soviétique. En revanche, Moscou n’a pas besoin de bases militaires permanentes à Cuba, ni au Venezuela, avait affirmé en décembre le Premier ministre Vladimir Poutine, sans exclure une telle hypothèse à l’avenir. En 2006, la Russie a en outre décidé de geler l’épineuse question de la dette cubaine contractée du temps de l’URSS, soit plus de 20 milliards de dollars selon Moscou.
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