Pyongyang gracie deux journalistes américaines après la visite de Bill Clinton

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

L'ex-président américain Bill Clinton a quitté mardi la Corée du Nord avec deux journalistes américaines condamnées à de longues peines de prison et dont il a obtenu la grâce lors d'une visite surprise au cours de laquelle il s'est entretenu avec le leader nord-coréen Kim Jong-Il.

„Le président Clinton a quitté sans encombres la Corée du Nord avec Laura Ling et Euna Lee“, a indiqué son porte-parole, Matt McKenna, ajoutant que M. Clinton et les deux journalistes étaient en route pour Los Angeles (Californie, ouest) où les deux femmes devaient retrouver leurs familles. Laura Ling et Euna Lee avaient été condamnées en juin à douze ans de travaux forcés pour avoir franchi la frontière sans autorisation, pour „dénigrement“ du régime, et pour un „crime grave“ dont les juges n’avaient pas précisé la teneur.
Selon l’agence officielle nord-coréenne KCNA, le leader nord-coréen a accordé sa grâce aux deux journalistes après les excuses présentées par Bill Clinton à Kim Jong-Il pour leur comportement. Une fois la grace annoncée, Bill Clinton a transmis au leader nord-coréen „un message verbal du président américain Barack Obama exprimant sa profonde gratitude pour cette (mesure) et évoquant les moyens d’améliorer les relations entre les deux pays“, a affirmé KCNA. Auparavant, Bill Clinton avait rencontré les deux journalistes, selon la chaîne américaine ABC, citant une source gouvernementale non identifiée, ajoutant que la rencontre avec l’ancien président américain avait été „très émouvante“.
Plus tôt, l’agence KCNA avait affirmé que „Bill Clinton (avait) courtoisement transmis un message verbal du président américain Barack Obama à Kim Jong-Il“.
La Maison Blanche a immédiatement démenti ce point: „Ce n’est pas vrai“, a déclaré le porte-parole de la présidence américaine, Robert Gibbs, en réaction aux allégations de l’agence nord-coréenne. KCNA a également affirmé que la conversation avec Kim s’est déroulée „dans une atmosphère cordiale“ lors d’un dîner donné en l’honneur de l’ancien président américain dans une résidence officielle des hôtes étrangers. M. Clinton a eu des discussions „franches et approfondies sur les dossiers en cours entre la RPDC et les Etats-Unis dans une atmosphère sincère“, et qu’un „consensus avait été atteint sur la recherche d’un règlement négocié“ de ces problèmes, selon l’agence. La visite de M. Clinton „contribuera à approfondir la compréhension“ entre la Corée du Nord et les Etats-Unis et „à construire la confiance bilatérale“, a estimé KCNA.
Alors que les deux pays sont en pleine impasse sur le dossier nucléaire, la visite du mari de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton était la première d’une telle personnalité de la politique américaine en Corée du Nord depuis celle de Madeleine Albright en 2000. Mme Albright était alors secrétaire d’Etat dans le gouvernement de Bill Clinton. Laura Ling, 32 ans, et Euna Lee, 36 ans, deux journalistes de la chaîne de télévision Current TV, avaient été arrêtées le 17 mars alors qu’elles venaient d’entrer – illégalement – en territoire nord-coréen depuis la Chine. Lors d’un entretien téléphonique, Laura Ling avait dit à sa soeur Lisa qu’elle reconnaissait avoir violé la loi nord-coréenne. En juin, Barack Obama s’était dit „extrêmement préoccupé“ par la condamnation des deux journalistes. Hillary Clinton avait indiqué le 10 juillet qu’elle espérait que Pyongyang accorderait l’amnistie aux deux journalistes. La tension entre les deux pays était remontée d’un cran après l’essai nucléaire de Pyongyang du 25 mai et le tir de deux nouveaux missiles à courte portée, le 4 juillet, jour de la fête de l’Indépendance américaine, dans un geste apparent de défi envers les sanctions internationales. En réaction au deuxième essai après celui d’octobre 2006, l’ONU avait décidé d’alourdir son régime de sanctions. Pyongyang avait réagi avec une extrême virulence, en menaçant de ne pas renoncer à ses ambitions atomiques.