Prix du lait: industriels et producteurs parviennent à un accord

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Industriels et producteurs sont parvenus lundi à un accord sur le prix du lait pour les mois de novembre et décembre 2008 et pour le premier trimestre 2009, débloquant ainsi un conflit enlisé depuis des semaines, qui a mobilisé de nombreux éleveurs sur le terrain.

 L’accord prévoit une baisse du prix du lait pour les deux derniers mois de l’année de 25 euros pour 1.000 litres. En janvier et février, les tarifs diminueront encore de 45 euros et en mars de 55 euros toujours pour 1.000 litres, a dit à l’AFP le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), l’interprofession qui rassemble les principaux acteurs de la filière.
L’accord représente un compromis entre les exigences des deux camps, les industriels demandant une baisse sensiblement supérieure tandis que les producteurs s’étaient prononcés pour une diminution des prix „supportable“ pour faire face à l’envolée de leurs charges. Le Cniel a aussi décidé d’engager un plan de filière en trois points. Il s’agira notamment d’adapter des indicateurs „plus réactifs“ au marché et de mettre en place un „observatoire des volumes“ pour mieux adapter la production aux besoins des marchés. Après différents échecs, producteurs et industriels voulaient pour ce nouveau round de négociations parvenir à un accord, une nécessité alors que les éleveurs ont multiplié ces dernières semaines les actions sur le terrain. Le patron de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) Jean-Michel Lemétayer avait mis tout son poids dans la balance. „Il faut tout faire“ pour sortir de cette situation de crise, avait-il déclaré à la fin de la semaine dernière. Autour de la table, les producteurs, représentés par la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL, branche spécialisée de la FNSEA), les industriels, regroupés au sein de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL), et les coopératives représentées par la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL). Le conflit semblait pouvoir se débloquer. Surtout depuis que les producteurs de la FNPL s’étaient déclarés jeudi dernier prêts à une baisse „supportable“ des prix du lait. Une concession jugée „assez encourageante“ par les industriels qui redoutaient l’absence d’un accord. Syndicat minoritaire, la Confédération paysanne a réaffirmé son refus d’une baisse des prix, demandant „au minimum la reconduction“ des prix de l’an dernier.
Ces dernières années, le prix du lait faisait l’objet d’une recommandation de l’interprofession, le Cniel. Mais cette pratique a dû cesser après une injonction de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour distorsion de concurrence. Les industriels souhaitaient une baisse importante du prix du lait. Ils mettaient en avant la diminution de la consommation et „la descente aux enfers“ des prix des produits industriels (poudre de lait et beurre) sur les marchés mondiaux.
De leur côté, les producteurs faisaient valoir la hausse de leurs charges (entre 18 et 20%) comme le gazole, l’alimentation des animaux ou encore les engrais.
Le prix du lait collecté en octobre avait déjà baissé de quelque 30 euros pour 1.000 litres. Et la FNPL ne voulait pas aller plus loin. Pour le premier trimestre 2009, les industriels souhaitaient une baisse de 100 à 120 euros. Ils ont du revoir nettement ces prétentions dans un souci d’apaisement.