Premiers aveux dans un procès antiterroriste à Düsseldorf

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Le chef d'islamistes accusés d'avoir préparé des attentats antiaméricains meurtriers en Allemagne a avoué lundi devant ses juges à Dusseldorf dans l'espoir d'un verdict plus clément.

Fritz Gelowicz, un Allemand de 29 ans converti à l’islam, a reconnu avoir été chargé par un groupuscule de la nébuleuse Al-Qaïda de commettre une série d’attentats contre des intérêts américains, et du même coup faire pression sur l’Allemagne pour qu’elle retire ses troupes d’Afghanistan. Il a expliqué devant la cour d’assises de Dusseldorf (ouest), où il comparaît avec trois autres islamistes, Daniel Schneider, 23 ans, Atilla Selek, 24 ans, et Adem Yilmaz, 30 ans, avoir voulu à l’origine „mener le jihad en Irak“.
Mais ses instructeurs d’un camp terroriste de l’Union du Jihad islamique (UJI) au Pakistan ont préféré qu’il cible des Américains en Allemagne. Selon l’accusation, les quatre hommes rêvaient d’un nouveau 11-septembre et préparaient au minimum trois attentats à la voiture piégée, notamment contre la base militaire de Ramstein (ouest). Ils détenaient de quoi fabriquer des charges explosives 100 fois plus puissantes que celles employées à Londres en juillet 2005.
L’Allemagne avait été profondément choquée, après leur arrestation en septembre 2007, que des enfants du pays aient prévu un carnage sur son sol, pour la première fois depuis les attentats de la Fraction armée rouge (RAF) dans les années 70-80.
Des consulats américains et l’ambassade d’Ouzbékistan étaient des cibles possibles, a reconnu Gelowicz, selon qui les attentats devaient aussi constituer „un tout dernier avertissement“ à l’Allemagne pour qu’elle retire ses troupes d’Afghanistan.
Au camp du Waziristan où Gelowicz a dit avoir été formé pendant trois mois en 2006, les instructeurs estimaient que des attentats antiaméricains sur le sol allemand auraient plus d’impact qu’en Afghanistan ou en Irak, qu'“on pourrait causer des dégâts bien plus importants, à moindre frais“ : „cela m’a convaincu, j’étais aussi de cet avis“, a dit Gelowicz. „Personne ne m’a fait de lavage de cerveau“.
Assis au centre de la salle d’audience du tribunal de haute sécurité, et non plus derrière les épaisses vitres du box des accusés comme depuis l’ouverture du procès fin avril, Gelowicz a longuement détaillé son ralliement à la „guerre sainte“.
Il a dit avoir rencontré Yilmaz et Selek à l’occasion d’un pèlerinage à La Mecque, en 2005 : „nous nous sommes bien entendus, nous avions les mêmes vues concernant le jihad“. Revenus en Allemagne, les trois hommes ont décidé de prendre les armes.
Après Gelowicz, les trois autres accusés devaient à leur tour déposer à la barre devant la cour au cours de prochaines audiences, selon leurs avocats. Ils espèrent ainsi obtenir une peine moins sévère que les 15 ans de prison encourus. Le président de la cour a laissé entrevoir cette perspective, tout comme celle d’un procès considérablement raccourci grâce à ces aveux. Confinés dans le mutisme depuis leur arrestation en 2007, les quatre hommes ont fait récemment „des aveux très complets“ aux enquêteurs de la police criminelle (BKA), a déclaré le procureur fédéral Volker Brinkmann. „Ils ont confirmé qu’ils avaient l’intention de tuer ici (en Allemagne) le plus de soldats américains possible“, a-t-il affirmé. Leurs aveux couvrent 1.584 pages, a souligné le président de la Cour Ottmar Breidling, qui s’est dit „impressionné par l’étendue des déclarations“. Le parquet fédéral envisage de délivrer un mandat d’arrêt contre un 5e homme, Mevlüt Kar, soupçonné d’avoir fourni les détonateurs, a indiqué M. Brinkmann.