/ Poutine en France pour parler affaires, et peut-être navire de guerre
L’achat par la Russie de ce navire de classe Mistral, un bâtiment de projection et de commandement long de 200 mètres, dont la livraison à Moscou par un pays membre de l’Otan constituerait un précédent, n’est officiellement pas au programme du séminaire intergouvernemental franco-russe prévu vendredi. Mais il n’était pas exclu que le dossier, en cours de négociation, soit abordé lors d’un dîner jeudi soir entre M. Poutine et son homologue François Fillon, admet-on de source française. Le coût d’un navire de ce type, dont un exemplaire a accosté lundi à Saint-Pétersbourg (nord-ouest de la Russie), est d’environ 500 millions d’euros. La Russie avait dévoilé en août son intention d’en acheter un exemplaire et d’en construire quatre autres dans ses propres chantiers navals. Une acquisition qui doterait Moscou de capacités d’intervention rapide qui inquiètent notamment la Géorgie, opposée à la Russie dans un bref conflit armé en août 2008. Les pays baltes ont également fait part de leur préoccupation. La France lève un „tabou intangible“ en „fournissant à Poutine les armes d’un débarquement rapide en Géorgie, en Crimée (Ukraine, ndlr), voire dans les pays Baltes“, s’est indigné le philosophe français André Glucksmann dans le quotidien Le Monde.
Autre sujet de taille, au menu du séminaire entre gouvernements et délégations d’hommes d’affaires russes et français vendredi au château de Rambouillet, près de Paris : l’entrée des groupes énergétiques français EDF et GDF-Suez dans les consortiums menés par le géant russe Gazprom pour construire deux nouveaux gazoducs alimentant l’Europe. Il s’agit pour la Russie, en construisant le gazoduc North Stream au fond de la mer Baltique, et South Stream au fond de la mer Noire, de s’assurer du contrôle de ses exportations de gaz en contournant ses anciens satellites, le Bélarus et surtout l’Ukraine. EDF pourrait signer dès vendredi un accord pour rejoindre Gazprom et l’italien ENI à concurrence de 10% dans South Stream. Ce gazoduc est concurrent du projet Nabucco cher à l’Union européenne et échappant au contrôle de Moscou, en reliant les pays producteurs d’Asie centrale à la Turquie.
Enfin, le français Renault, engagé à hauteur de 25% avant la crise financière dans le russe Avtovaz, pourrait conlure un accord pour éviter la faillite au producteur des célèbres voitures Lada. De nombreux accords de coopération devraient par ailleurs être signés entre entreprises russes et françaises, notamment, à la veille du sommet sur le climat à Copenhague, dans le domaine de l’efficacité énergétique. La banque BNP Paribas pourrait ainsi financer des équipements permettant de récupérer le gaz lors de l’extraction de pétrole, actuellement brûlé en Russie. „La Russie a avec la France de Sarkozy des relations plus actives en affaires que celles qu’elle avait avec celle de Chirac“, observait jeudi Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue La Russie dans la politique globale. Un état de fait dénoncé par les défenseurs des droits de l’Homme, qui rappellent au président Sarkozy son engagement, lors de son élection, à ne rien céder à Moscou dans ce domaine. L’ex-patron du géant pétrolier russe Ioukos emprisonné depuis 2003, Mikhaïl Khodorkovski, a appelé jeudi dans Le Monde les Occidentaux à ne pas oublier les atteintes aux droits de l’Homme en Russie, et à ne pas y voir un „problème périphérique“.
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