Pas de programme de relance généralisé prévu en Europe (Juncker)

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker a rejeté jeudi l'idée d'un \"programme de relance généralisé\" de l'économie en Europe malgré les risques de récession, à l'issue d'un sommet des dirigeants européens.

„Il n’y aura pas de programme de relance généralisé en Europe, nous l’avons toujours exclu“, a dit M. Juncker. „Lancer un plan de relance à échelle européenne nous conduirait très automatiquement dans certains pays à prendre congé par rapport aux règles saines du Pacte de stabilité“ européen, qui prévoit des limites à ne pas dépasser en termes de déficit et de dette, a souligné M. Juncker, par ailleurs Premier ministre et ministre des Finances luxembourgeois. „Qui le paierait ? Qui aurait l’argent ? Il nous faut mettre des sommes énormes pour sauver le secteur bancaire, ce qui ne va pas sans augmenter la charge de la dette publique. Je ne vois pas comment nous pourrions financer un grand programme de relance“, a-t-il ajouté. La veille, le chancelier autrichien, le socialiste Alfred Gusenbauer, avait plaidé en faveur d’un tel plan de relance européen. Par ailleurs, le chef de file des ministres des Finances de la zone euro a rappelé que les „expériences précédentes, notamment dans les années 70“, avaient laissé de mauvais souvenirs. „Nous avions partout en Europe lancé des programmes de relance, avec quels résultats ? Augmentation du chômage, augmentation de la dette publique, augmentation des déficits. Pourquoi est-ce qu’il faut toujours répéter les mêmes erreurs ?“.
En revanche, M. Juncker a souligné que les dirigeants européens étaient „d’accord pour demander à la Commission de réfléchir aux moyens que celle-ci peut aligner pour soutenir la croissance et l’emploi et l’Europe, en mettant l’accent notamment sur l’industrie européenne“, particulièrement l’automobile. L’industrie européenne „ne doit pas souffrir de différenciation de compétitivité“ avec les Etats-Unis, a-t-il ajouté, en référence aux prêts bonifiés de l’Etat américain promis aux constructeurs automobiles du pays. M. Juncker a rappelé par ailleurs les mesures prises par les Européens pour aider les petites entreprises, à travers un programme de 30 milliards d’euros de prêts accordés sur quatre ans par la Banque européenne d’investissement (BEI) aux PME.
„Je crois que les différents éléments que l’Eurogroupe et le conseil européen ont alignés pour stabiliser les marchés financiers contribueront à éviter une récession généralisée en Europe“, a-t-il par ailleurs dit. „Nous devons partir du principe que la croissance connaîtra un rythme très ralenti par rapport aux prévisions en 2009“, mais „nous voulons croire que la reprise conjoncturelle, bien que moindre que nous le souhaiterions, fera son apparition vers la fin du deuxième semestre 2009“. Les risques de récession aux Etats-Unis et dans plusieurs pays d’Europe faisaient à nouveau chuter les Bourses jeudi, au lendemain d’un plongeon historique de Wall Street.