Pakistan: au moins 40 morts dans une série d’attaques visant la police

Pakistan: au moins 40 morts dans une série d’attaques visant la police

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Une série d'attaques visant notamment la police a fait au moins 40 morts jeudi au Pakistan, dont 28 dans les tentatives d'assaut simultanées de trois installations de la police à Lahore, dans l'est, et 11 dans un attentat-suicide dans le nord-ouest.

Ces nouvelles attaques, après une série d’attentats particulièrement sanglants depuis dix jours, semblent démontrer que les talibans intensifient et étendent une guérilla qu’aucune stratégie des forces de sécurité ne paraît en mesure de contrer.
A Lahore, la deuxième ville du pays avec sept millions d’habitants, les forces de sécurité ont mis environ quatre heures pour mettre un terme aux attaques coordonnées contre les installations de la police. Sur les 40 morts dans les attaques de jeudi, menées dans l’est et le nord-ouest du pays, 10 étaient des assaillants, 19 des policiers, dix des civils et une personne non identifiée. Jeudi matin à Lahore, au moins cinq hommes armés ont d’abord attaqué le siège de la police criminelle (Federal Investigation Authority, FIA). Quasi-simultanément, d’autres prenaient d’assaut le centre d’entraînement des Commandos d’élite de la police à Bedian, dans un quartier périphérique de Lahore, et une école de police à Manawan, dans la banlieue. „Quatorze personnes ont été tuées à Manawan: quatre terroristes, neuf policiers et une personne non identifiée“, a déclaré le chef de la police de Lahore, Pervez Rathor. „A la FIA, un terroriste a été tué ainsi que six policiers“, a-t-il ajouté. Les deux premières attaques ont duré un peu plus d’une heure. Dans le centre des commandos de la police à Bedian, la résistance des assaillants a duré trois heures de plus. „Cinq hommes ont réussi à entrer en escaladant le mur“, a raconté à la presse le général Shafqat Ahmad, commandant de l’armée à Lahore, précisant qu’ils portaient des vestes bourrées d’explosifs et avaient pour objectif de prendre des otages ou de tuer un maximum de personnes. „Un a été tué immédiatement par un tireur d’élite, un autre, blessé, a fait exploser sa bombe“, a poursuivi le général. „Trois autres se sont réfugiés sur un toit, l’un a été tué par un sniper et les deux autres, une fois leurs grenades et leurs munitions épuisées, se sont fait exploser“, a-t-il ajouté. Dans les échanges de tirs, un policier et un civil ont été tués. Les attaques menées par les talibans pakistanais, affiliés au réseau Al-Qaïda, se succèdent presque quotidiennement depuis 11 jours. Le ministre de l’Intérieur, Rehman Malik, a estimé jeudi que les insurgés islamistes étaient désormais engagés dans une „guérilla“. En fin de journée, au moins un enfant est mort dans un attentat à la voiture piégée dans un ensemble d’immeubles où résident des employés du gouvernement à Peshawar, la grande ville du nord-ouest du pays. Dans le nord-ouest déjà, quelques minutes avant le début des attaques de Lahore, 11 personnes –trois policiers et huit civils– avaient été tuées par un kamikaze qui a fait exploser sa voiture piégée devant un poste de police à Kohat.
Cet attentat s’est produit à proximité des zones tribales, bastion des talibans pakistanais, qui hébergent des talibans afghans et des combattants étrangers d’Al-Qaïda. Dans la nuit, au moins quatre personnes avaient été tuées par un nouveau tir de missiles américains visant, dans un district tribal, un repaire de combattants islamistes. Le Mouvement des Talibans du Pakistan (TTP) a revendiqué la plupart des attentats qui ont déjà fait plus de 2.250 morts dans tout le pays depuis juillet 2007.
Récemment, les talibans ont promis de „venger“ la mort du chef et fondateur du TTP, Baïtullah Mehsud, mort après avoir été atteint le 5 août par un des innombrables missiles que les drones de l’armée américaine, basée en Afghanistan, tirent régulièrement sur les zones tribales. Samedi et dimanche, un commando de 10 talibans déguisés en soldats avait attaqué le quartier général de l’armée à Rawalpindi, près d’Islamabad, puis pris en otages pendant plus de 20 heures 42 militaires et des civils employés par l’armée. Onze militaires au total ont été tués, ainsi que trois otages et neuf assaillants.