OTAN/sommet: Strasbourg se prépare à devenir un camp retranché

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La ville de Strasbourg se prépare à devenir un camp retranché pendant le sommet de l'OTAN les 3 et 4 avril avec une série de mesures draconiennes pour assurer la protection de quelque 3.000 membres des délégations attendus pour cette occasion.

Vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président américain Barack Obama, sont attendus pour ce sommet, de même que jusqu’à 40.000 manifestants dont certains ont déjà indiqué qu’ils entendaient bien tenter de perturber la tenue du sommet. Le préfet d’Alsace Jean-Marc Rebière et ses services ont expliqué que les autorités avaient l’intention de dévier le trafic entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud huit jours déjà avant le sommet, avec la mise en place de fléchages très en amont en Allemagne et au Luxembourg pour éviter la plaine d’Alsace et proposer des itinéraires alternatifs. La circulation sera également déviée à proximité de Strasbourg pour ceux devant nécessairement circuler en Alsace. Pendant la durée du sommet, la circulation sera bien sûr interdite sur les tronçons empruntés par les cortèges officiels pendant la durée de passage de ces convois. Il est également prévu de supprimer pendant la durée du sommet les TER circulant entre Strasbourg et Kehl, ville allemande de l’autre côté de la frontière.

La navigation sera interdite sur le Rhin le samedi 4 avril entre 06h00 et 10h00, tandis que l’aéroport de Strasbourg sera fermé l’après-midi. M. Rebière a indiqué que, à partir du 20 mars et jusqu’au 5 avril, les contrôles aux frontières seront rétablis à toutes les frontières françaises, de manière à interdire l’entrée sur le territoire à tout individu pouvant causer des troubles à la sécurité publique. A l’intérieur de la ville, il est prévu la mise en place de deux zones rouges „sécurisées“ qui ne resteront accessible qu’aux populations locales munies de badges, soit environ 40.000 personnes. Pour fermer hermétiquement ces zones, il est prévu la mise en place de 10.000 barrières, dont les plus grandes mesureront 2 mètres de hauteur, sur une trentaine de kilomètres et qui seront surveillées par la police. Des projets de chantiers en centre-ville ont été reportés et tous les chantiers existants seront fermés et débarrassés de tout ce qui pourrait servir de projectiles.

Les manifestants du contre-sommet seront cantonnés sur un terrain qui leur a été proposé et qu’ils ont accepté dans la banlieue Sud de Strasbourg. Leur itinéraire pour manifester a été strictement balisé le long du Rhin, loin du centre.

Dans une interview récente, le maire de Strasbourg a expliqué que toutes les mesures seraient prises pour que délégations officielles et manifestants „ne se rencontrent jamais“. Un responsable de la gendarmerie a expliqué que même en-dehors des zones rouges, le centre de Strasbourg serait placé sous étroite surveillance. „Il y aura systématiquement, bien en amont, des contrôles des gens qui vont y circuler“. „Tout regroupement de personnes qui voudrait y engager une manifestation sera invité à aller manifester sur l’itinéraire prévu“. „En amont signifie que dès une semaine, voire même quinze jours avant, les contrôles seront faits de façon à ce que nous ne soyons pas surpris le jour même“, a-t-il dit.

Ce même responsable a cependant pris soin d’ajouter que les autorités n’étaient „pas partis dans un délire sécuritaire“.