Obama se rapproche de la décision sur les renforts en Afghanistan

Obama se rapproche de la décision sur les renforts en Afghanistan

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Barack Obama devrait entrer très prochainement, peut-être dès vendredi, dans le vif du processus devant produire l'une des décisions les plus importantes de sa présidence: l'envoi ou non de renforts américains en Afghanistan.

M. Obama est engagé dans d’intenses consultations sur une nouvelle stratégie afghane rendue nécessaire par l’intensification d’une guerre qui entrait mercredi dans sa neuvième année et n’offre aucune perspective de fin. Il a de nouveau réuni son équipe de sécurité nationale mercredi. Mais il a jusqu’alors délibérément tenu à l’écart la question spécifique des effectifs, pourtant au coeur du débat public, parce qu’il faut d’abord selon lui s’entendre sur la bonne stratégie, et ensuite seulement y affecter les troupes nécessaires.
Il pourrait commencer à se pencher sur les effectifs „dès vendredi“, quand il convoquera à nouveau ses collaborateurs, a dit son porte-parole Robert Gibbs. Cela pourrait aussi être la semaine prochaine, a-t-il ajouté, quand M. Obama devrait présider à une cinquième et peut-être dernière réunion de sécurité nationale.
M. Gibbs a répété qu’il faudrait encore plusieurs semaines avant que M. Obama ne décide s’il prend le risque de l’escalade militaire, malgré l’opposition grandissante des Américains à un conflit qui a tué près de 800 des leurs.
Mais le porte-parole a signifié que la stratégie prenait forme: „Je crois que nous approchons du but“. Autre signe possible que la réflexion progresse, M. Obama a depuis jeudi entre les mains un élément essentiel: les demandes écrites d’effectifs de son commandant en Afghanistan, le général Stanley McChrystal qui demanderait, selon des fuites jamais démenties, jusqu’à 40.000 soldats supplémentaires. Le secrétaire à la Défense Robert Gates, dépositaire de cette demande, disait qu’il ne la transmettrait à M. Obama que quand le réexamen stratégique serait terminé. Mais M. Obama a réclamé le document jeudi avant de prendre l’avion pour Copenhague, où il s’est entretenu vendredi avec le général McChrystal, a dit le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell. M. Obama est soumis de toutes parts à des pressions contraires. Sans renforts dans les douze mois, la mission afghane court à l’échec, estime le général McChrystal. Selon ses adversaires républicains, M. Obama doit satisfaire sans attendre la requête du général, tandis que ses amis démocrates de M. Obama sont les plus réticents à l’envoi de renforts. La répugnance à augmenter les effectifs est renforcée par le déroulement de la présidentielle afghane. Un document confidentiel de l’ONU, révélé par la presse américaine, est venu conforter le soupçon de fraude massive et saper encore davantage la légitimité qu’aurait Hamid Karzaï s’il était déclaré vainqueur.
Dans ce contexte, M. Obama et ses collaborateurs livrent les informations au compte-gouttes sur la réflexion présidentielle. Le porte-parole de M. Obama a indiqué qu’il n’était pas question de passer à une stratégie se désintéressant des talibans pour se concentrer exclusivement sur les membres d’Al-Qaïda. Les consultations de mercredi, qui ont duré environ trois heures, ont surtout porté sur le Pakistan, le voisin de l’Afghanistan où se trouveraient désormais la plupart des membres d’Al-Qaïda et auquel M. Obama devait réserver une place considérable dans sa stratégie. „Le président a reçu un briefing complet pour ce qui concerne le renseignement et la lutte antiterroriste ainsi que la situation politique et diplomatique“ au Pakistan, a dit un responsable de l’administration. Le contingent américain en Afghanistan approche les 68.000 hommes.