Nouvelle manifestation vendredi en Moldavie, Moscou en appelle à l’UE

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La capitale de la Moldavie, Chisinau, était calme jeudi, à la veille d'une nouvelle manifestation anticommuniste, tandis que l'opposition dénonçait des arrestations et que Moscou en appelait à l'Union européeenne après les saccages de mardi.

 La police anti-émeute a quitté les abords du siège du gouvernement où plus d’un millier de manifestants, jeunes pour la plupart, s’étaient rassemblés mercredi après les émeutes de la veille, pour protester une nouvelle fois contre la victoire du Parti communiste lors de législatives dimanche. Après une journée de pause, les mouvements de jeunes anticommunistes ont appelé par SMS et via internet à un nouveau rassemblement vendredi matin, une tactique qui leur avait permis de réunir à la surprise générale quelque 10.000 manifestants mardi.
Sur le front diplomatique, la Russie a montré son soutien à Chisinau, au lendemain des déclarations du président moldave, Vladimir Voronine, qui a accusé la Roumanie de ne pas être étrangère aux manifestations qui ont conduit mardi au saccage de la présidence et du Parlement. „Nous espérons que l’UE et la Roumanie, qui a publiquement condamné les violences, agiront pour que des drapeaux, des slogans roumains ne soient pas utilisés comme couverture pour saper la souveraineté de la Moldavie“, a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Lors des manifestations anti-communistes, certains manifestants scandaient „Nous sommes Roumains“ et „Nous voulons être dans l’Europe“, tout en brandissant des drapeaux de leur voisin roumain. La Moldavie, pays à majorité roumanophone, a longtemps appartenu à la Roumanie. Elle a été intégrée à l’URSS durant la Seconde guerre mondiale, avant de devenir indépendante en 1991 à la chute de l’Union soviétique. L’opposition politique moldave n’a pour sa part pas encore réagi à l’annonce des résultats finaux des législatives, remportées par les communistes. Ces derniers obtiennent finalement 60 députés, un de moins que la majorité nécessaire pour élire à eux seuls le nouveau président du pays. Les partis libéraux et libéraux démocrates obtiennent chacun 15 sièges et la coalition Notre Moldavie obtient 11 mandats. Alors que les autorités ont annoncé l’arrestation de près de 200 personnes après les émeutes de mardi, le Mouvement pour l’action populaire a dénoncé le placement en détention de son chef, Sergiu Mocanu, un ancien conseiller présidentiel passé à l’opposition. Une enquête pour „tentative d’usurpation du pouvoir“ et „organisation de désordres de masse“ a été ouverte contre lui alors qu’il n’a pas participé aux manifestations, selon son avocat. „Le pouvoir avait besoin d’un coupable et un ex-conseiller du président passé à l’opposition est parfait pour ce rôle“, a affirmé l’avocat de l’opposant, Ion Dron, lors d’une conférence de presse. D’autres ont accusé les autorités d’avoir laissé les débordements se produire pour mieux stigmatiser l’opposition. „Je n’ai vu personne agir pour arrêter tout ça. La police qui devait protéger notre Parlement, notre présidence sont tout simplement partis comme pour dire +entrez faites ce que vous voulez+“, a déclaré Fedor Gelitch, vice-président de l’ONG Congrès civique. Pour lui, „l’opposition a bêtement cédé aux provocations des autorités“. L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé les autorités à éviter les arrestations arbitraires, en notant que les manifestants interpellés risquent jusqu’à huit ans de prison. „Elles doivent faire une distinction prudente entre ceux qui sont suspectés d’avoir commis des crimes, et ceux qui ont exercé leur droit à la liberté d’expression et de rassemblement“, indique l’ONG dans un communiqué.