Metz, Nancy, Thionville et Epinal se voient en „métropole multipolaire“

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Oubliées par la réforme Balladur, quatre villes de Lorraine --Metz, Nancy, Thionville (Moselle) et Epinal (Vosges)-- veulent créer la première "métropole multipolaire" en France pour, expliquent leurs maires, "exister demain entre Paris et Strasbourg".

Dans sa proposition de réforme des collectivités locales présentée en mars, le comité Balladur a préconisé la création d’ici à 2014 de onze métropoles d’au moins 500.000 habitants et dotées de compétences actuellement dévolues aux départements.
„Ces métropoles posent les bases de l’organisation territoriale de demain“, explique Dominique, maire (PS) de Metz (125.000 habitants, 430.000 avec son aire urbaine).
„Or, nos quatre villes disposent déjà d’une offre en matière d’enseignement supérieur, de transport, de culture et de santé. Même si le modèle que nous défendons est atypique (pas de continuité territoriale entre les quatre agglomérations, ndlr), il doit s’imposer à la loi“, ajoute-t-il. „Il faut que nous affirmions clairement qu’entre Paris et Strasbourg, il existe une métropole“, ajoute André Rossinot, son collègue (radical valoisien) de Nancy (110.000 habitants, 410.000 avec son aire urbaine). „Prises séparément, Metz ou Nancy n’ont pas la taille critique souhaitée. Mais avec Thionville (42.000 habitants, 157.000 avec son aire urbaine) et Epinal (35.000 habitants, 90.000 avec son aire urbaine), l’ensemble compterait plus d’un million d’habitants et pointerait au 8e rang de la liste établie par le comité Balladur“, souligne M. Rossinot. Pour l’heure, les quatre villes fourbissent leurs arguments pour faire inscrire leur projet dans la réforme à venir: – l’enseignement supérieur avec l’Université de Lorraine, ses 67.000 étudiants et sa centaine de laboratoires de recherche, et dont la difficile gestation devrait aboutir en 2012; – la santé avec le centre hospitalier universitaire de Nancy, reconnu comme l’un des meilleurs de France, et le centre hospitalier régional de Metz-Thionville;
– les nouvelles technologies avec les réseaux Lothaire (universités) et Quattronet (entreprises); – le tourisme et la culture avec l’ouverture en mai 2010 du centre Pompidou de Metz, le centre dramatique national de Thionville et la Cité de l’image d’Epinal.
„Il s’agit d’être au rendez-vous de la compétitivité nationale et internationale et nous entendons ne pas être laissés à l’écart. Ca va déranger un peu mais il faut vivre avec son temps!“, prévient M. Gros en soulignant que le „sillon lorrain“, sur lequel se trouvent les quatre villes, fournit déjà plus de la moitié des 60.000 Lorrains travaillant au Luxembourg. Rappelant que la Lorraine avait perdu plus de 35.000 emplois au cours des cinq dernières années, Bertrand Mertz, maire (PS) de Thionville, argue que „l’impact de l’université ou du pôle hospitalier ne s’arrête pas aux frontières d’une ville, mais concerne la région, voire la grande région“. La Région, dont le président (PS) Jean-Pierre Masseret craint sans oser le dire de ne plus gouverner qu'“à la marge“ si le projet venait à voir le jour. Candidat à sa propre succession en 2010, M. Masseret a rappelé récemment sans ménagement que pour donner corps au projet „des choix devront être faits“ dans le secteur des transports, l’un de ses domaines de compétences, mais aussi l’un des dossiers-clef pour structurer la future métropole.