McCain et Obama au chevet de la crise financière, les marchés se rassurent

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Les deux prétendants à la Maison Blanche devaient se retrouver jeudi autour du président Bush dans l'espoir de parvenir à un consensus autour du plan de sauvetage du système bancaire américain, tandis que les places financières mondiales semblaient reprendre un peu de tonus.

 Intervenant mercredi soir à la télévision, le président George W. Bush n’a pas hésité à parler d'“économie en danger“ et de „période sans précédent pour l’économie américaine“ pour convaincre le Congrès de s’entendre au plus vite sur le plan de 700 milliards de dollars destiné à sauver les banques américaines.
Parlementaires démocrates et républicains ont repris leurs discussions à 10H00 locales (14H00 GMT) avant de gagner la Maison Blanche à 16H00 (20H00 GMT) pour une réunion autour du président Bush et des deux candidats à sa succession, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain.
 Mercredi, les deux adversaires ont promis l’union sacrée face à la crise. „Les Américains font face à un moment de crise économique. Quelle que soit la façon dont cette crise a commencé, nous avons tous la responsabilité de travailler pour la résoudre et rétablir la confiance dans notre économie“, ont-ils assuré dans un communiqué commun. Comme en écho, le président vénézuélien Hugo Chavez a observé depuis Pékin que le prochain président des Etats-Unis, qui sera élu en novembre, recevra „un bateau en train de couler“ en raison de la crise financière. „Cela ne nous réjouit pas“, a-t-il précisé. Les marchés mondiaux semblaient reprendre espoir quant à une adoption rapide du plan de sauvetage concocté par le Trésor américain.
A 14H00 GMT, Wall Street gagnait 1,42%, Londres 0,66%, Francfort 1,43% et Paris 1,72%. En Asie, Tokyo a en revanche cédé 0,90% et Hong Kong 0,15%. Une semaine et demie après la chute de la banque d’affaires de Wall Street Lehman Brothers, l’anxiété continuait à parcourir la planète. A Hong Kong comme à Singapour, des centaines de clients, rendus inquiets par les rumeurs de difficultés de la banque hongkongaise Bank of East Asia (BEA) faisaient la queue devant les succursales de l’établissement pour retirer l’argent de leurs comptes. Le Premier ministre chinois Wen Jiabao a estimé mercredi devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York que „la volatilité financière en particulier a touché de nombreux pays et son impact risque de devenir plus sérieux“. Les inquiétudes de Pékin sont d’autant plus aiguës que la Chine est l’un des plus grands détenteurs d’obligations du Trésor américain dans le monde et finance par conséquent une partie non négligeable de l’économie américaine.
En Europe, où les signes de ralentissement prononcé de l’économie s’accumulent, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück a appelé jeudi à „re-civiliser“ les marchés financiers, par une véritable régulation internationale. Loin d’être optimiste sur l’évolution de la crise, il a lancé: „si d’aucuns prétendent voir de la lumière au bout du tunnel, ils devraient envisager la possibilité que cette lumière soit simplement celle des phares du train qui arrive en sens inverse“. Même les églises joignent leur voix au chorus. Le chef de l’Eglise anglicane, l’archevêque de Canterbury Rowan Williams, a estimé jeudi que Karl Marx avait en partie raison dans sa critique du capitalisme. „Marx a fait remarquer il y a longtemps la façon dont un capitalisme débridé peut devenir une sorte de mythe, attribuant réalité, pouvoir et moyens d’action à des choses qui n’ont pas d’existence par elles-mêmes“, a-t-il souligné dans une tribune à paraître dans l’hebdomadaire britannique The Spectator.