L’UE ouvre les portes du sommet sur le partenariat oriental à Loukachenko

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Après moultes hésitations, l'Union européenne a invité vendredi le président bélarusse Alexandre Loukachenko à son sommet sur le \"partenariat oriental\" le 7 mai à Prague, au nom de la stabilisation de cette région et malgré les entorses aux droits de l'Homme de son gouvernement.

Le ministre tchèque des Affaires étrangères Karel Schwarzenberg, dont le pays préside l’UE, a annoncé lui-même avoir remis une invitation au président Loukachenko lors d’une visite à Minsk vendredi.
Conformément à un accord passé entre les 27 ministres de l’UE, l’invitation qui a été remise à M. Loukachenko, souvent qualifié de „dernier dictateur d’Europe“, n’est pas nominative, laissant aux autorités bélarusses le soin de décider qui représentera leur pays à ce sommet, a cependant souligné un porte-parole de la présidence tchèque. „C’est au président (Loukachenko) de décider comment le Bélarus sera représenté à cette conférence“, a ainsi souligné M. Schwarzenberg lors d’une conférence de presse avec son homologue bélarusse Sergueï Martynov.
 Mais il y a peu de doute que le président bélarusse, qui jusqu’en octobre était sous le coup de sanctions européennes et persona non grata dans l’UE, voudra venir à ce sommet. D’autant que M. Martynov a promis que Minsk ferait „en sorte que ce sommet soit un succès“.
Les Européens ont longtemps hésité sur la façon d’intégrer le Bélarus à ce sommet sur le partenariat oriental, projet qui vise à accélérer la stabilisation de six ex-républiques soviétiques voisines de l’UE (Bélarus, Ukraine, Moldavie, Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan). Ils avaient toujours dit que Minsk y avait sa place, d’autant que ce partenariat doit renforcer la coopération régionale via des projets notamment énergétiques dont le Bélarus, pays de transit pour le gaz russe, pourrait être un maillon important. Mais ils attendaient de voir si M. Loukachenko allait céder aux injonctions de Moscou – dont il reste très proche – en reconnaissant l’indépendance des républiques séparatistes géorgiennes pro-russes d’Abkhazie et d’Ossétie du sud.
 Le Bélarus s’est jusqu’ici abstenu d’un tel pas. M. Schwarzenberg avait averti Minsk que cela créerait „une situation très très difficile“, exaspérant la Russie, qui a dénoncé des „pressions“ sur son allié
. Les Européens attendaient aussi des mesures de démocratisation. N’ayant obtenu que quelques concessions très ciblées, plusieurs pays de l’UE – comme les pays nordiques et les Pays-Bas – continuaient à avoir des réserves sur la venue de M. Loukachenko. C’est visiblement pour ménager les récalcitrants que la présidence tchèque a remis une invitation „non nominative“ à M. Loukachenko.
Après des émeutes post-électorales le 7 avril à Chisinau, suivies d’une vague d’arrestations, le président communiste de Moldavie, Vladimir Voronine, a de son côté annoncé des mesures d’amnistie qui devraient rassurer les Européens et permettre de lui ouvrir aussi les portes de ce sommet. Le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek pourrait lui remettre une invitation non nominative lors de sa visite prévue à Chisinau mercredi prochain.
Même l’Ukraine et la Géorgie, les pays les plus démocratiquement avancés de ce partenariat, restent des partenaires inconfortables pour l’UE, en raison de leurs relations tendues avec Moscou et de leurs difficultés politiques internes.
Mais la présidence tchèque n’a jamais voulu remettre en cause un sommet qu’elle a toujours présenté comme une de ses priorités. Surtout pas maintenant qu’elle est très affaiblie par le départ du gouvernement de M. Topolanek, qui cédera la place à un gouvernement d’experts le 9 mai, au lendemain du lancement du partenariat oriental.