L’UE garde une place pour les Balkans, mais pas pour tout de suite

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L'UE a assuré samedi aux pays des Balkans qu'ils entreraient bien un jour, comme promis, dans le bloc européen, mais les difficultés de ratification du traité de Lisbonne, relancées par la crise politique tchèque, pourraient retarder leur adhésion.

„Les participants ont reconfirmé la perspective européenne des Balkans occidentaux“, a écrit la présidence tchèque de l’UE après une réunion entre les ministres des Affaires étrangères de l’UE et de six pays des Balkans (Croatie, Macédoine, Monténégro, Albanie, Bosnie et Serbie). L’avancée de ces pays vers l’UE pourrait même être „accélérée à condition qu’ils remplissent les conditions nécessaires“, ajoute le texte. Mais ce consensus apparent cache mal les divisions entre l’Europe de l’Est, qui reste très favorable à l’adhésion des Balkans, et la „vieille“ Europe, dont certains pays semblent de plus en plus réticents à poursuivre l’élargissement de l’UE, déjà passée de 15 à 27 membres depuis 2004. La chancelière allemande Angela Merkel a prôné récemment une „pause“ après l’adhésion de la Croatie, espérée pour 2010 ou 2011. Et même les supporters les plus acharnés de l’élargissement de l’Union, comme le ministre finlandais des Affaires étrangères Alexander Stubb, reconnaissent que la situation n’est pas idéale. „Evidemment, si le traité de Lisbonne n’entre pas en vigueur à un moment donné, cela rendra un petit peu plus difficile de trouver une solution pour l’élargissement“, a-t-il indiqué. „En diplomatie, je n’aime pas parler de pré-conditions, mais il est logique que sans approbation du traité de Lisbonne, ce soit plus difficile“, a renchéri l’Espagnol Miguel Angel Moratinos. L’avenir de ce traité, censé précisément faciliter le fonctionnement de l’Europe élargie en la dotant notamment d’une présidence stable, est suspendu à sa ratification incertaine en Irlande ainsi qu’en République tchèque, où la crise politique a rendu cette ratification encore plus aléatoire. „La majorité des pays disent“ que le traité n’aura pas d’impact sur l’élargissement mais „certains pays disent qu’avant l’entrée en vigueur de Lisbonne, nous ne pouvons plus aller de l’avant“, a résumé le ministre estonien Urmas Paet.
Le Français Bernard Kouchner s’est rangé dans la deuxième catégorie. „Nous espérons que le traité de Lisbonne sera accepté avant la fin de l’année, sinon il n’y aura pas de possibilité“ d’élargissement, a-t-il déclaré. Les Balkans sont destinés à rejoindre l’UE, mais „sous quelles modalités, à quel rythme, et dans quelle entente politique élémentaire, cela pose problème“, a ajouté M. Kouchner. Alors que l’UE traverse une grave crise économique, „il est rarement populaire de dire que l’Europe s’étendra“, surtout dans les pays qui „contribuent fortement“ au budget européen, comme l’Allemagne, a-t-il noté. Ralentir l’élargissement à cause de cette récession „serait une erreur, parce que la crise devrait être considérée comme une motivation pour accélérer le processus“, déjà très lent pour la plupart des pays, a cependant répondu le ministre macédonien des Affaires étrangères Antonio Milososki. La présidence tchèque a d’ailleurs assuré que tous les Européens étaient „d’accord pour dire que la récession en Europe appelait encore plus de coopération entre l’UE, les institutions financières internationales et les Balkans“.
„L’économie et l’emploi sont les priorités de nos citoyens, dans l’UE et en Europe du sud-est et dans cette crise, nous sommes dans le même bateau et nous devrons en sortir main dans la main“, a ajouté le commissaire européen à l’Elargissement Olli Rehn.