L’UE finalise son plan de relance dans la cacophonie

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L'UE finalise dans la cacophonie son plan de relance, avec des divergences sur l'opportunité de baisser la TVA, et son montant sera limité au regard de l'effort envisagé par les Etats-Unis, qui travaillent sur une gigantesque enveloppe de 700 milliards de dollars.

Comme lors du sauvetage des banques européennes en octobre, le Premier ministre britannique Gordon Brown a pris les devants, au risque de semer la discorde avec ses partenaires. Son gouvernement devait annoncer dans la journée une baisse de 2,5 points du taux de TVA national, actuellement à 17,5%, pour contrer la crise économique et les menaces de récession en Europe. La baisse de TVA est recommandée par certains économistes pour relancer l’économie européenne. Ainsi le cercle de réflexion européen Bruegel a préconisé une diminution harmonisée d’un point de pourcentage des taux de TVA en Europe. Mais tous ne sont pas d’accord pour utiliser cet instrument. „Une baisse générale de la TVA, qui est peut-être la réponse pour certains pays, n’est pas la bonne réponse pour la France et l’Allemagne“, a fait savoir la chancelière allemande Angela Merkel lundi, à l’issue d’une rencontre à Paris avec le président français Nicolas Sarkozy. „La France partage l’analyse de l’Allemagne“, a renchéri Nicolas Sarkozy. L’Allemagne est embarrassée car elle a récemment remonté son taux de TVA de base.
Elle estime en outre avoir déjà „fait son devoir“ européen en engageant 32 milliards d’euros sur deux ans pour son économie, a refusé jusqu’ici de remettre en cause son quasi-équilibre budgétaire pour prendre d’autres mesures de relance et jouer les locomotives du continent. Malgré des appels répétés en ce sens ces derniers jours.
Dans ce contexte, la Commission européenne finalise des mesures de soutien à l’activité dans l’UE. Elles pourraient représenter au moins 1% du Produit intérieur brut européen, soit quelque 130 milliards d’euros. „Le Fonds monétaire international (FMI) a lui-même recommandé aux pays qui ont la marge pour le faire de stimuler la demande et l’investissement à travers la dépense et l’investissement public. C’est ce que nous allons faire“, a promis le président de l’exécutif européen, José Manuel Barroso. Parmi les mesures qui semblent désormais arrêtées: l’accélération du versement aux Etats de l’UE d’une partie des fonds européens destinés aux populations défavorisées et au développement régional. Le montant concerné devrait se situer entre 6 et 7 milliards d’euros, selon une source communautaire. La répartition du gâteau fait encore l’objet de rivalités entre nouveaux Etats de l’UE, appelés à recevoir davantage, et anciens membres, qui ne veulent pas être oubliés. Bruxelles devrait aussi s’appuyer sur la Banque européenne d’investissement (BEI). Elle a indiqué qu’elle allait proposer d’augmenter son volume total de prêts de 20 à 30% en 2009 et 2010, c’est-à-dire de 10 à 15 milliards d’euros par an. Le secteur automobile en crise, premier employeur européen, devrait en profiter.
Le plan européen, qui compilera aussi pour une bonne part les actions engagées au niveau national par les différents pays, reste timide au regard de programmes de relance décidés ou envisagées ailleurs dans le monde, comme aux Etats-Unis, en Chine ou au Japon. Aux Etats-Unis, le président démocrate élu Barack Obama et les élus démocrates au Congrès mettent la dernière touche à un vaste plan qui pourrait se monter à 700 milliards de dollars sur deux ans, selon le Washington Post de lundi.
Au Japon, le plan de relance annoncé fin octobre devrait s’élever à 207 milliards d’euros. Et la Chine compte injecter 455 milliards d’euros.