L’Otan propose un „nouveau départ“ à la Russie avec défense antimissile

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L'Otan a tendu la main à la Russie vendredi pour "un nouveau départ" après deux ans de tensions ayant culminé avec la guerre russo-géorgienne, en lui proposant de relier les systèmes antimissile russe, américain et de l'alliance, avec le danger iranien à l'esprit.

 Au lendemain de l’abandon par les Etats-Unis –à la grande satisfaction de Moscou– de leur projet de bouclier antimissile stratégique en Europe centrale, M. Rasmussen a fait „trois propositions concrètes“ pour parvenir à renforcer un partenariat Otan-Russie sérieusement écorné depuis deux ans. La première consisterait à „examiner immédiatement un renforcement de la coopération (Otan-Russie) dans tous les domaines“ d’intérêt commun: lutte contre le terrorisme, prolifération des armes de destruction massive et stabilisation de l’Afghanistan. Seconde proposition, destinée à rétablir une confiance ébranlée par des divergences graves sur l’élargissement continu de l’Otan à l’Est, M. Rasmussen souhaite „revitaliser le Conseil Otan-Russie“, l’organe de consultation entre l’Alliance atlantique et Moscou, afin d’aborder tous les sujets „sans préjugé“. Enfin, l’ancien Premier ministre libéral danois a offert à Moscou de passer en revue ensemble les „nouveaux défis sécuritaires“ du XXIe siècle.
Face à la grandissante menace balistique, notamment, M. Rasmussen s’est prononcé pour que Moscou, Washington et ses alliés européens réfléchissent ensemble aux moyens de relier „le moment venu“ leurs systèmes de défense antimissile. Cette offre reprend une idée évoquée pour la première fois par les Etats-Unis, l’Otan et la Russie en marge du sommet des alliés occidentaux de Bucarest en avril 2008. Le projet de bouclier de la précédente administration américaine prévoyait d’installer d’ici à 2013 un puissant radar en République tchèque associé à dix intercepteurs de missiles balistiques de longue portée en Pologne. De manière à dissuader l’Iran d’utiliser un jour ses fusées contre les Etats-Unis. Moscou y voyait un menace d’encerclement de son arsenal stratégique et songeait, à titre de „contre-mesure“, à déployer des missiles sol-sol dans son enclave de Kaliningrad. Saluant jeudi la décision de Washington, le président russe Dmitri Medvedev a rappelé qu’il s’était mis d’accord en juillet avec son homologue américain Barak Obama pour une évaluation conjointe des risques balistiques et la réponse à y apporter. Vendredi, M. Rasmussen a demandé à la Russie qu’elle se joigne aux Occidentaux pour „exercer un maximum de pression“ sur l’Iran, afin que Téhéran abandonne ses „ambitions“ nucléaires et balistiques. Washington, en échange de la refonte de son projet de bouclier antimissile, voudrait que Moscou adopte une position plus ferme sur le programme nucléaire iranien, selon le journal russe Kommersant citant vendredi une source diplomatique russe. Les Etats-Unis réclameraient également que la Russie renonce à vendre à Téhéran son système de défense antiaérien S-300, qui pourrait être déployé autour des installations nucléaires iraniennes. „Je pense qu’il est possible pour l’Otan et la Russie de prendre un nouveau départ“, a résumé vendredi M. Rasmussen, même s’il a réaffirmé que l’Otan souhaitait toujours l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie, alors que Moscou y reste radicalement hostile. M. Rasmussen a aussi proposé d’apaiser les „inquiétudes“ plus générales de Moscou sur son éventuelle „marginalisation“ en Europe, en discutant avec elle de la nouvelle architecture de sécurité euro-atlantique promue par M. Medvedev. L’ambassadeur de Russie à l’Otan Dmitri Rogozine, qui assistait à ce premier grand discours de M. Rasmussen depuis son entrée en fonction en août, a qualifié ses offres de „très positives“ et „très constructives“.