Lisbonne : Cowen en tournée pour négocier une issue au \“non\“ irlandais

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Le Premier ministre irlandais Brian Cowen a entamé mercredi une tournée européenne pour tenter de dénouer la crise née du \"non\" de son pays au traité de Lisbonne, à quelques jours d'un sommet crucial à Bruxelles en pleine discussions sur un possible second référendum.

 Le „Taoiseach“ (Premier ministre en gaélique) s’est rendu à la mi-journée au Luxembourg, où il a rencontré son homologue Jean-Claude Juncker, puis dans l’après-midi à Berlin, où il s’est entretenu avec la chancelière Angela Merkel.
 Jeudi, il est attendu à Londres pour des discussions avec son homologue Gordon Brown, puis vendredi à Paris où il a rendez-vous avec le président Nicolas Sarkozy, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne. Lors de tous ces entretiens, M. Cowen doit aborder, dans la perspective du Conseil européen des 11 et 12 décembre à Bruxelles, la manière de sortir de l’impasse créée par le „non“ irlandais lors du référendum du 12 juin dernier.
„La situation à laquelle nous sommes confrontés est un immense défi pour l’Europe et pour l’Irlande“, a reconnu M. Cowen lors d’un bref point de presse à Berlin aux côtés de Mme Merkel. Cependant „j’ai bon espoir que nous pourrons trouver des éléments pour une manière acceptable d’aller de l’avant“ à Bruxelles, a dit le „Taoiseach“ (Premier ministre en gaélique). Toute solution, a-t-il ajouté, devra „répondre correctement aux inquiétudes du peuple irlandais“ et en même temps „être acceptable par les autres Etats membres qui ont exprimé clairement le souhait que les réformes contenues dans le Traité de Lisbonne entrent en vigueur dès que possible“.
L’Irlande est, avec la République tchèque, l’un des deux seuls Etats à n’avoir pas ratifié le traité de Lisbonne, qui ne peut entrer en vigueur qu’une fois approuvé par les 27 pays. L’Irlande est le seul des 27 à être tenu, de par sa Constitution, à organiser un référendum sur cette question. La tournée de M. Cowen intervient au moment où s’intensifient les débats sur un éventuel second référendum en Irlande. Le ministre des Affaires étrangères, Micheal Martin, avait indiqué mi-novembre que Dublin prendrait une décision à ce sujet à une date „très proche“ du sommet européen. Une sous-commission du Parlement irlandais a conclu la semaine dernière à l’absence d’obstacle légal à un deuxième référendum. Le comité a ressuscité la solution adoptée en 2002, quand les Irlandais avaient été appelés à se prononcer une deuxième fois sur le traité européen de Nice, après l’avoir rejeté un an auparavant.
Le „oui“ l’avait emporté au second référendum, Dublin ayant obtenu de l’UE une „déclaration“ garantissant la sacro-sainte neutralité militaire de cette république.
Une solution semblable est en négociation entre Dublin et Bruxelles, selon les médias irlandais. Brian Cowen organiserait un référendum à l’automne prochain en échange d’une „déclaration“ de l’UE levant les craintes qui avaient alimenté le „non“.
Cette „déclaration“ maintiendrait un commissaire européen par pays, donc un pour l’Irlande, à la différence de ce que prévoit Lisbonne, et garantirait les spécificités irlandaises, comme la neutralité militaire, l’interdiction de l’avortement et le faible taux d’imposition. Selon un récent sondage, 43% des Irlandais voteraient „oui“ (39% „non“) lors d’un second référendum s’ils recevaient l’assurance de conserver leur commissaire et leurs spécificités. La perspective d’un second référendum suscite déjà le courroux des „nonistes“ irlandais. Le Sinn Féin, seule formation parlementaire opposée à Lisbonne, a averti mercredi qu’il ne „tolérerait pas que les souhaits de l’électorat soient ignorés“ par l’ajout de „déclarations et clarifications qui n’ont aucun statut légal“.