/ L'Europe examine des mesures d'entraide face à la crise du gaz
Le „Groupe de coordination sur le gaz“ –une instance regroupant des experts des 27 pays de l’UE ainsi que des représentants de l’industrie gazière– devait d’abord écouter vendredi matin les explications techniques des compagnies gazières ukrainienne Naftogaz et russe Gazprom, en conflit. Dans l’après-midi, chaque pays fera ensuite un état des lieux sur sa stratégie pour pallier la coupure complète de gaz russe via l’Ukraine depuis mercredi. Mais le point le plus délicat consistera à adopter si besoin des actions de „solidarité“ européennes pour venir à la rescousse des foyers sans chauffage.
Cette aide pourrait non seulement concerner des pays européens comme la Bulgarie, mais aussi les Balkans, candidats à l’entrée dans l’UE, a indiqué vendredi la Commission européenne. Reste qu’il est grand temps que les flux de gaz russe reprennent, car l’Union européenne n’est pas réellement organisée pour compenser des coupures sévères dans les livraisons. Un quart de la consommation européenne de gaz dépend de la Russie, dont 80% transite par l’Ukraine et n’arrive plus du tout dans l’UE depuis que les robinets ont été coupés par Moscou mercredi suite à son conflit avec Kiev. „Malheureusement, nous ne sommes pas très bien préparés pour ça. Nous devons élaborer un mécanisme sur la façon de gérer les imprévus, jusqu’à ce que nous ayons de meilleures infrastructures dans l’UE“, a constaté jeudi le vice-Premier ministre tchèque Alexandr Vondra, dont le pays assure la présidence de l’UE. Il n’existe en fait aucun „plan d’urgence“ automatique de solidarité défini au niveau européen.
La législation européenne oblige actuellement les pays de l’UE à garantir sur leur propre territoire un approvisionnement énergétique aux ménages en cas de „perturbations partielles“ des livraisons ou de conditions hivernales extrêmes.
Les Etats doivent d’abord individuellement restreindre l’activité industrielle, recourir à leurs stocks nationaux ou basculer sur des sources alternatives. Si cela ne suffit pas, ils peuvent se tourner vers leurs partenaires européens réunis au sein du „groupe de coordination du gaz“. Prenant les devants, certains pays ont déjà fait quelques „gestes“. La Pologne a par exemple envoyé du gaz par camion en Slovaquie, la Hongrie a envoyé quelques unes de ses réserves en Serbie. L’Italie s’est dite prête à aider la Slovénie en cas d’urgence. Techniquement, les possibilités d’acheminer du gaz de l’ouest vers l’est de l’Europe dans les gazoducs sont toutefois très limitées. A cet égard, l’UE peaufine un plan à long terme visant à renforcer les réseaux de transports énergétiques à l’intérieur de l’Europe. Cela vaut particulièrement pour les lignes à haute tension. Il y a trois ans, une précédente dispute russo-ukrainienne qui avait déjà débouché sur une rupture d’approvisionnement avait en effet poussé l’UE à élaborer pour la première fois une politique commune en matière de „sécurité énergétique“.
La création du „groupe de coordination sur le gaz“ avait constitué une première déclinaison de cet effort. Une stratégie détaillée doit être avalisée lors du prochain sommet européen de mars. La crise actuelle pourrait relancer l’idée d’une certaine mutualisation européenne des réserves de gaz en cas de crise. Un sujet hautement sensible car touchant à la souveraineté énergétique, qui pourrait pointer du doigt les limites d’une véritable solidarité européenne, pourtant présentée comme un objectif prioritaire de l’UE.
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