Lettonie: démission du Premier ministre Ivars Godmanis

Jetzt weiterlesen! !

Für 0,59 € können Sie diesen Artikel erwerben.

Sie sind bereits Kunde?

Le Premier ministre letton Ivars Godmanis a démissionné, a annoncé vendredi à la presse le président de ce pays balte en proie à la récession, Valdis Zatlers.

 „Le Premier ministre m’a présenté une lettre de démission et je l’ai acceptée“, a déclaré M. Zatlers à l’issue d’une réunion à huis clos avec M. Godmanis dont la coalition de centre-droit était menacée d’éclatement depuis des semaines.

M. Godmanis a expliqué que sa position était devenue intenable après le refus de deux principaux membres de sa coalition quadripartite, le Parti du Peuple et l’Union des Vers et des Fermiers, de répondre à sa demande de soutien lancée lors d’une réunion vendredi. „Je leur ai dit que c’était le moment de la vérité“, a-t-il déclaré à la presse.

Le président Zatlers a annoncé qu’il allait ouvrir lundi des consultations avec les chefs de partis politiques lettons, en vue de former une nouvelle coalition gouvernementale. Ivars Godmanis, en poste depuis décembre 2007, est un vétéran de la politique en Lettonie, où il avait dirigé le premier gouvernement après le retour de ce pays balte à l’indépendance en 1991. Il a survécu en février à trois motions de censure au parlement, mais il s’est de nouveau retrouvé sous pression après les déclarations du président Zatlers qui a dit avoir „perdu la confiance“ en le Premier ministre. Après des manifestations de rue violentes du mois dernier, le président Zatlers avait déjà brandi la menace d’élections anticipés avant le 31 mars. La Lettonie, qui affichait l’expansion la plus vigoureuse (12,2%) de toute l’Union européenne en 2006, a vu son produit intérieur brut chuter brutalement de 10,5% au quatrième trimestre de 2008. Riga s’est vue obligé de demander une aide de 7,5 milliards d’euros au Fonds monétaire international et à d’autres créanciers en décembre après que le gouvernement eut nationalisé la deuxième banque du pays, Parex. En janvier, cette ancienne république soviétique de 2,3 millions d’habitants devenue membre de l’UE en 2004, a été le théâtre d’échauffourées sans précédent.
Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Riga pour demander des comptes aux élites politiques du pays, accusées d’avoir très mollement combattu la corruption et permis que la Lettonie s’enfonce dans la récession qui frappe de plein fouet la population. Signe de l’instabilité politique de la Lettonie, le cabinet de centre-droit de M. Godmanis est le 14e exécutif depuis l’indépendance lettone.