L’ETA répond à la pression judiciaire par une \“offensive\“ meurtrière

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L'ETA a mené une \"offensive\" meurtrière en perpétrant trois puissants attentats à la voiture piégée en 24 heures qui ont fait un mort et 11 blessés, quelques jours après la condamnation de deux partis et d'un mouvement liés à l'organisation indépendantiste armée.

L’explosion d’un véhicule piégé dans la nuit de dimanche à lundi, a tué un militaire et en a blessé un autre dans une école militaire de Santoña, en Cantabrie (nord), 24 heures après deux autres actions de même type au Pays Basque espagnol (nord) contre le siège de la caisse d’épargne Caja Vital à Vitoria et un commissariat de la police basque à Ondarroa. „Aujourd’hui l’ETA a recommencé à tuer, à semer la douleur et l’horreur“, a déclaré le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, après avoir exprimé ses condoléances à la famille de l’adjudant Luis Conde de la Cruz, tué à Santoña.
„La société espagnole ne cèdera jamais, ne se soumettra jamais aux diktats de la bande terroriste ETA“, a ajouté le chef de gouvernement, le visage grave, lors d’une brève allocution depuis la présidence du gouvernement à Madrid. L’ETA, considérée comme une organisation „terroriste“ par l’Union européenne, a tué, avec l’attaque en Cantabrie, un total de sept personnes depuis son attentat de décembre 2006 à l’aéroport de Madrid avec lequel elle avait fait voler en éclat la tentative de résolution négociée du „conflit basque“ engagée par M. Zapatero. Tenue pour responsable de la mort de 824 personnes en 40 ans de violences pour l’indépendance du Pays Basque, elle inspire „de plus en plus de dégoût à la société basque“, a réagi lundi le chef du gouvernement régional basque, le nationaliste Juan José Ibarrretxe. M. Ibarretxe, membre du Parti nationaliste basque (PNV), a rejeté les accusations du président de la région de Cantabrie, Miguel Angel Revilla, qui avait vivement critiqué dans la matinée les „ambiguïtés du PNV“ sur l’action de la justice espagnole contre l’entourage politique de l’ETA. „On ne peut faire croire que les idées du gouvernement basque (…) donnent de l’oxygène à l’ETA“, a déclaré M. Ibarretxe, promoteur d’un projet de consultation souverainiste sur le droit des Basques à l’autodétermination qui a été récemment déclaré illégal par la justice espagnole. Les trois voitures piégées qui ont explosé ce week-end, dont deux ont été volées en France, ont été probablement „préparées en France“, a indiqué le ministre espagnol de l’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba. Ces actions constituent une „réponse évidente“ de l’ETA à l’interdiction par la justice espagnole, la semaine passée, d’ANV et PCTV, deux partis indépendantistes basques considérés comme des prête-noms du bras politique interdit de l’ETA, Batasuna, commente Gorka Landaburu, spécialiste de l’ETA. Le groupe armé a également réagi par cette „contre-offensive“ à la condamnation à des peines de prison de la direction d’Asktasuna, le comité de soutien aux prisonniers basques, la semaine passée, ajoute M. Landaburu, directeur de l’hebdomadaire Cambio 16. Le groupe armé s’est engagé dans une „nouvelle partie de bras de fer“ avec le pouvoir socialiste, après la tentative avortée de dialogue engagé par M. Zapatero en 2006. Quant aux tenants de la ligne modérée au sein du camp indépendantiste, favorables à un nouveau processus de paix, ils restent condamnés au silence, selon le journaliste basque. A sa sortie de prison, fin août, le leader de Batasuna, Arnaldo Otegi avait appelé à une reprise du „dialogue“, et des membres de l’ETA, actuellement en prison, se sont publiquement distanciés de la reprise de la lutte armée. Mais ces appels restent sans écho et la ligne de la „confrontation directe“ domine au sein de l’ETA, malgré „la faiblesse“ actuelle de l’organisation après la multiplication des coups policiers depuis deux ans, analysait le journal El Pais