Les Catalans peu mobilisés pour un référendum symbolique sur l’indépendance

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Les Catalans ont été peu nombreux à se prononcer sur l'indépendance de leur riche région du nord-est de l'Espagne, lors d'un référendum symbolique organisé dimanche dans 166 municipalités, qui devait déboucher sur une victoire du oui.

„Environ 30%“ des 700.000 Catalans concernés par cette consultation, sur une population régionale totale de 7,5 millions d’habitants, ont voté, selon les associations citoyennes indépendantistes qui ont organisé ce scrutin informel, soit sensiblement moins que l’objectif de 40% qu’elles s’étaient fixé. Les Catalans étaient invités à répondre à la question: „Etes-vous favorable à ce que la Catalogne soit un Etat souverain, social et démocratique, intégré dans l’Union européenne?“. Il s’agit de données provisoires „très porteuses d’espoir“, a estimé l’un des organisateurs, Carlos Mora, devant la presse à Barcelone, la capitale catalane qui n’a pas participé au vote. Les résultats du scrutin devaient être connus aux alentours de 22H30 (21H30 GMT), deux heures et demie après la fermeture des bureaux de vote le plus souvent installés dans des locaux associatifs. Tout résident, y compris immigré, de plus de 16 ans pouvait participer à ce vote „privé“ organisé dans 166 villages et petites villes, soit 17% des communes de la région.
„C’est une chose nécessaire pour mon pays, parce que c’est la cause de la Catalogne. Personne ne peut nier notre identité et décider comment nous voulons vivre“, a expliqué dans l’après-midi Lluis Cais, 16 ans, dans la coquette ville de San Cugat, avant d’aller voter. Quelques mètres en retrait dans la file d’attente, Roser Carbonell, mère au foyer de 44 ans, dit voter „pour l’avenir de (sa) fille“. „Ni l’Espagne ni l’Europe ne peuvent nous empêcher d’avoir notre propre Etat“, affirme-t-elle. La participation a été plus importante dans les petits villages et villes de l’intérieur que sur la côte, comme dans le bastion „catalaniste“ de Vic, ville agricole et industrielle de 40.000 habitants où même les immigrés ont voté en nombre, profitant du droit qui leur était pour une fois accordé. La consultation visait, selon les organisateurs, à susciter le „débat sur les relations entre la Catalogne et l’Espagne“. Mais elle sonnait aussi comme un avertisserment au pouvoir central espagnol. Le Tribunal constitutionnel risque en effet prochainement de gommer de nombreux aspects de l’actuel „statut“ de la Catalogne, qui a accordé en 2006 une autonomie élargie à la région élevée au rang symbolique de „nation“. Joan Laporta, président du prestigieux club de foot de Barcelone –actuel champion d’Espagne et d’Europe– et „catalaniste“ affiché, a affirmé dimanche: „La Catalogne est en train de mourir, ils sont en train de la tuer et nous devons réagir“.
La remise en cause du statut serait une „humiliation inacceptable pour les Catalans“, a-t-il déclaré au journal El Pais. Le pouvoir socialiste espagnol a observé une relative neutralité face à la consultation. Le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero a toutefois critiqué vendredi une initiative qui „ne menait nulle part“. Le président régional, le socialiste José Montilla, a critiqué le caractère biaisé d’un référendum où les organisateurs étaient les mêmes que ceux qui faisaient campagne pour le oui. Le principal parti nationaliste catalan, CiU, a lui eu une attitude ambiguë sur l’initiative. Son président, Artur Mas, s’est dit favorable au oui mais a jugé qu’un référendum dans toute la Catalogne serait une „erreur“ car le non l’emporterait.