Le ton monte entre Moscou et Tbilissi après l’explosion en Géorgie

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La Russie a exigé samedi une sécurité renforcée dans les territoires séparatistes géorgiens après la mort de huit soldats russes dans une explosion en Ossétie du Sud qui pourrait avoir des répercussions sur le retrait russe de Géorgie.


Cette explosion, survenue vendredi à l’état-major des forces de maintien de la paix russes à Tskhinvali et qui a fait aussi trois victimes civiles, a été attribuée samedi par le Parquet russe aux services spéciaux géorgiens, ce que Tbilissi a aussitôt démenti. Au lendemain de cet acte, le président russe, Dmitri Medvedev, a ordonné au ministère de la Défense de renforcer la sécurité pour protéger les soldats russes et les civils dans les deux territoires séparatistes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud.
Il faut „prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher des actes criminels contre les forces russes de maintien de la paix et la population civile“ en Ossétie du Sud et en Abkazie, a-t-il déclaré, exigeant une „enquête minutieuse“, selon un communiqué du Kremlin. Le Parquet général russe a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête pour terrorisme et mis en cause les autorités géorgiennes. „Le groupe d’enquêteurs sur place a toutes les raisons de penser que l’explosion à Tskhinvali a été organisée par les services spéciaux géorgiens dans le but de déstabiliser la situation de la république indépendante“, a déclaré un représentant du Parquet, Vladimir Markine, cité par les agences Ria Novosti et Interfax.
Tbilissi a assuré que les services spéciaux géorgiens n’auraient pas pu organiser un tel acte et dénoncé une „tactique“ russe visant à retarder le retrait des soldats russes de Géorgie, hors territoires séparatistes, qui doit s’achever le 10 octobre. „Comment aurions-nous pu savoir que les Ossètes allaient prendre cette voiture et l’amener jusqu’à l’état-major“ des forces de paix russes, a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministère géorgien de l’Intérieur, Chota Outiachvili. Le véhicule avait été trouvé abandonné dans la zone adjacente à l’Ossétie du Sud, puis ramené à l’état-major des forces russes de maintien de la paix à Tskhinvali, avant d’exploser. „Ceci est une tactique pour retarder le retrait“ des forces russes installées dans les zones adjacentes à l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, a accusé M. Outiachvili.
Une hypothèse avancée également par le quotidien russe Kommersant qui écrit samedi que l’explosion pourrait servir à justifier le maintien de troupes russes autour de l’Ossétie du Sud. Aux yeux du ministère russe de la Défense, il s’agit d’un attentat terroriste visant à saper la mise en oeuvre des engagements prévus par le Plan Medvedev-Sarkozy.
Interrogé samedi par l’AFP, le diplomate allemand Hansjörg Haber, chef de la mission d’observation de l’UE en Géorgie, a affirmé qu’il „partait du principe“ que les accords de retrait des troupes russes restaient „valables“ et qu’ils seraient „respectés“. Le président en exercice de l’UE, le Français Nicolas Sarkozy, et le chef de l’Etat russe, Dmitri Medvedev, sont convenus le 8 septembre d’un calendrier de retrait, d’ici au 10 octobre, des forces russes des zones de Géorgie adjacentes à l’Ossétie du Sud et à l’Abkhazie. Tbilissi avait lancé début août une offensive militaire contre sa région rebelle d’Ossétie du Sud, à laquelle Moscou avait riposté par l’envoi massif de troupes en territoire géorgien. La Russie a reconnu l’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie le 26 août, un acte vigoureusement condamné par l’Occident et par Tbilissi, qui accuse la Russie de vouloir annexer ces régions limitrophes de sa frontière sud.